Eric BALCI, Directeur général d’in’li : « La certification NF Habitat participe à la valorisation de notre patrimoine »

Éric BALCI Directeur général d’in’li, présente pour Qualitel sa vision en matière de qualité de l’habitat ainsi que les ambitions du groupe pour développer des logements toujours plus durables et adaptés aux besoins de ses clients. L’occasion pour lui de revenir sur la nouvelle organisation du Groupe, désormais d’envergure nationale et leader en matière de logement à prix maitrisé.

Depuis avril, in’li a pris une dimension nationale avec la filialisation des 4 in’li en régions auprès d’in’li Ile-de-France. Est-ce un levier indispensable pour accélérer le développement du logement maîtrisé en France ? A qui s’adresse ce type de bien ?

Nous avons effectivement créé un groupe national tout début avril en regroupant les 4 sociétés in’li en régions – in’li Aura à Lyon, in’li Sud-Ouest à Toulouse, in’li Paca à Nice et in’li Grand Est à Strasbourg – auprès d’in’li Ile-de-France. C’est une étape majeure pour in’li. Le groupe Action Logement nous a fixé trois grandes priorités dans le cadre de la création de ce nouvel ensemble national. Tout d’abord, faciliter le logement en faveur de l’emploi en zone tendue, dans un contexte où un actif sur cinq renonce à un emploi en raison de problématiques de logement. Ensuite, répondre à la crise du logement locatif, qui se traduit par une absence réelle d’offre dans les grandes métropoles. Enfin, être plus fort pour produire plus de logements, et développer notre activité de promoteur immobilier afin de produire une partie nous-mêmes à côté de ce qu’on continuera d’acheter à nos partenaires promoteurs.

En nous structurant à l’échelle nationale, nous pouvons agir plus fortement dans l’ensemble des métropoles et des bassins d’emploi confrontés à la crise du logement​. Cette organisation plus robuste nous permettra de produire davantage de logements, avec un objectif de 4 000 nouveaux logements à prix maîtrisé par an sur tout le territoire,​ tout en restant proches du terrain grâce à nos filiales régionales.

Le logement a prix maitrisé que nous proposons s’adresse avant tout aux salariés et aux jeunes actifs avec un loyer 10% à 15% inférieur au marché. C’est une offre complémentaire au logement social, destinée à ceux qui n’y sont pas éligibles mais qui, sans cela, devraient consacrer une part trop importante de leur revenu pour se loger sur le marché libre en zone tendue​. Nos locataires en Ile-de-France sont à plus de 90% des salariés. Ils ont en moyenne 34 ans, avec environ 50 000 € de revenus nets par ménage​. Ils restent généralement sept à huit ans dans nos résidences, le temps de stabiliser leur situation professionnelle et personnelle. Notre mission est de leur offrir un logement de qualité, à prix maîtrisé, pour les aider à se loger près de leur lieu de travail et ainsi favoriser le lien emploi-logement. C’est un tremplin dans leur parcours résidentiel : nous leur permettons ensuite, en lien avec notre politique de cession, d’acquérir leur logement.

Vos locataires sont-ils exigeants en matière de qualité des logements ? quelles sont leurs attentes ? Ont-elles évolué ces dernières années ?

Nos locataires sont de plus en plus exigeants, et c’est bien normal. Ils attendent un logement de qualité, confortable, bien conçu et bien situé. La localisation est primordiale : ils souhaitent vivre dans un cadre résidentiel de qualité, proche de leur emploi et des transports pour faciliter leur quotidien​. Par ailleurs, ils sont très attentifs à la performance énergétique de leur logement, d’autant plus avec la hausse des coûts de l’énergie qui impacte fortement leur pouvoir d’achat.

Ils aspirent à un appartement bien isolé, agréable en hiver comme en été, où ils ne subissent ni les fortes chaleurs ni les nuisances sonores. La qualité des équipements compte également, tout comme la connectivité (fibre internet et domotique).

Leurs attentes ont évolué ces dernières années. Aujourd’hui, nos clients sont sensibles à des aspects qu’on évoquait moins il y a dix ans, comme l’empreinte environnementale du bâtiment ou la qualité de l’air intérieur. Ils recherchent un cadre de vie sain et durable. Par exemple, beaucoup travaillent désormais à distance et apprécient d’avoir des espaces modulables et un environnement calme pour télétravailler. Ce sont des éléments clés pour la satisfaction de nos clients.

Confort thermique ou acoustique, d’hiver et d’été, luminosité des pièces, modularité des espaces ou résilience au aléas liés au changement climatique… comment appréhendez-vous ces nouveaux enjeux qui impactent fortement le secteur ?

La question du confort, sous toutes ses formes, est désormais centrale dans nos programmes. Chez in’li, nous prenons en compte dès la conception d’un projet les impératifs de confort thermique et acoustique ou encore de luminosité des pièces.

Nous innovons aussi sur la modularité des espaces et la mixité des usages. Il est important que le logement puisse s’adapter aux évolutions de la vie de nos locataires. Par exemple, prévoir des cloisons amovibles peut apporter une souplesse d’usage qui accompagne les évolutions de la vie. Nous développons aussi des programmes de coliving, de plus en plus recherchés par nos clients jeunes actifs et offrant une expérience résidentielle différente.

Enfin, le changement climatique nous oblige à repenser nos bâtiments pour les rendre plus résilients. Cela signifie choisir des matériaux et des techniques de construction robustes face aux aléas climatiques (fortes chaleurs, tempêtes, inondations…) et implanter intelligemment nos résidences dans leur environnement. Par ailleurs, nous rénovons notre parc existant avec cette même exigence et allons investir 140 millions d’euros par an pour améliorer la performance énergétique de nos résidences et le confort de vie de nos clients​. C’est un engagement fort, en ligne avec le Plan pour les Économies d’Énergie et la Décarbonation d’Action Logement, afin que nos logements allient qualité de vie et exemplarité environnementale.

La certification NF Habitat-NF Habitat HQE fête ses 10 ans cette année. Quelles améliorations concrètes cette certification peut-elle apporter selon vous à vos projets immobiliers, que ce soit en construction ou en rénovation ? `

La certification NF Habitat – NF Habitat HQE est pour nous un outil précieux pour atteindre nos objectifs de qualité, tant en construction qu’en rénovation. Concrètement, s’engager dans une démarche de certification, c’est s’imposer un référentiel exigeant à chaque étape du projet. Cela apporte des améliorations très tangibles. La certification couvre un spectre large de la qualité attendue par nos clients : l’efficacité énergétique, l’acoustique, la qualité de l’air intérieur, la luminosité naturelle, la fonctionnalité des espaces ou encore la sécurité​. Sur chacun de ces volets, NF Habitat nous pousse à aller au-delà des minima réglementaires et à innover lorsque c’est possible.

En rénovation, la certification apporte aussi une vraie plus-value. Elle nous incite à adopter une approche globale des réhabilitations. Il ne s’agit pas seulement de refaire une toiture ou une façade, mais de considérer l’ensemble des éléments qui contribuent au confort et à la qualité d’usage d’un logement. C’est un cadre structurant qui nous aide à prioriser les travaux ayant le plus d’impact positif pour nos clients.

Proposer des logements certifiés NF Habitat présente-il un avantage en tant que bailleur, que ce soit auprès de vos locataires ou de vos partenaires ?

C’est clairement un avantage pour une foncière résidentielle et un bailleur institutionnel comme in’li !

D’abord pour nos clients : cette certification est pour eux un gage de confiance. Ils savent qu’un logement certifié a été contrôlé rigoureusement et qu’il présente un certain niveau de qualité. Cela se traduit pour eux par un meilleur confort de vie au quotidien.

Pour in’li, en tant que bailleur dédié au logement à prix maitrisé, la certification est également un atout car elle participe à la valorisation de notre patrimoine. Un immeuble certifié, c’est un immeuble dont la qualité de construction et d’exploitation facilitera la maintenance et préservera sa valeur sur la durée.

Vis-à-vis de nos partenaires, c’est enfin un signal positif. Les collectivités locales, par exemple, apprécient que nos projets soient certifiés car cela garantit un niveau de performance élevé en matière environnementale et de qualité d’usage, en phase avec leurs objectifs d’urbanisme durable. De même, les employeurs (qui orientent leurs salariés vers nos logements) y voient l’assurance que leurs collaborateurs seront bien logés. Plus globalement, la certification NF Habitat – NF Habitat HQE s’est imposée en dix ans comme un repère de qualité incontournable dans le secteur du logement en France. En affichant cette certification, nous montrons que nous nous engageons concrètement pour un habitat de qualité, ce qui renforce la confiance de l’ensemble de nos partenaires.

Comment souhaiteriez-vous vous voir évoluer cette certification dans les prochaines années ? Quels sont les prochains défis à relever en matière de qualité de l’habitat dans le logement intermédiaire ?

J’attends de cette certification qu’elle continue d’évoluer et d’accompagner la montée en exigence du secteur. Les enjeux de qualité de l’habitat bougent sans cesse, et NF Habitat doit rester à la pointe. On l’a vu au cours de la première décennie : la certification a su intégrer de nouvelles thématiques comme les bâtiments connectés, la biodiversité ou encore l’économie circulaire, en phase avec les attentes des professionnels et du grand public​.

Demain, il faudra aller encore plus loin. Par exemple, le défi de la neutralité carbone dans le bâtiment est immense : j’aimerais que la certification valorise encore davantage les projets sobres en carbone, que ce soit via l’utilisation de matériaux bas-carbone ou le réemploi. De même, la question de l’adaptation au changement climatique est au cœur de notre action : NF Habitat HQE pourrait renforcer ses exigences, par exemple, la résilience face aux événements extrêmes, afin que les logements certifiés demeurent agréables et sûrs dans 20 ou 30 ans.

Un autre axe d’évolution, à mon sens, c’est l’accent sur la rénovation. Le parc de logements existants est considérable, et beaucoup d’immeubles anciens ont besoin d’être rénovés pour offrir une meilleure qualité de vie et une meilleure performance environnementale. La version la plus récente du référentiel l’a bien compris en intégrant pleinement l’enjeu de la rénovation, y compris pour les copropriétés​. J’encourage donc la certification à poursuivre dans cette voie, en accompagnant les bailleurs comme nous dans la transformation et la réhabilitation de notre parc. Enfin, je souhaite que NF Habitat garde l’habitant au centre de ses préoccupations. La qualité de l’habitat, ce n’est pas qu’une affaire de technique : c’est d’abord pour nos clients que l’on bâtit et que l’on entretient notre patrimoine.

Pour le logement à prix maitrisé en particulier, le défi sera aussi de conjuguer cette quête de qualité avec la maîtrise des coûts, afin de conserver des loyers inférieurs à ceux du marché. C’est un équilibre subtil mais indispensable, et j’ai confiance dans le fait que la certification saura évoluer de manière à nous y aider, en stimulant l’innovation et les bonnes pratiques dans toute la filière.

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