Sharon Elbaz, Nexity Héritage : la « régénération urbaine » comme axe stratégique majeur

Répondre aux enjeux climatiques tout en développant une offre de logements de qualité : ce sont les enjeux portés par le Groupe Nexity et plus particulièrement sa filiale Nexity Héritage. Sharon Elbaz, son directeur général, porte et défend le concept de « régénération urbaine » qui permet d’allier décarbonation du parc, qualité durable de l’habitat et préservation des ressources.

Vous présentez Nexity Héritage comme une nouvelle marque de « régénération urbaine ». Pouvez-vous nous en dire plus sur la raison d’être de ce nouveau pôle de Nexity ?

Nexity Héritage, c’est le regroupement des expertises métiers de trois filiales préexistantes, qui relèvent toutes de la régénération urbaine. Cette régénération urbaine est un axe stratégique du Groupe Nexity, en cohérence à la fois avec notre stratégie de décarbonation et une demande forte de la part des élus des territoires.

Cette stratégie repose donc sur la transformation de l’existant, une attention particulière au « déjà-là » qu’il soit urbain, humain, paysager ou patrimonial. La régénération urbaine regroupe trois métiers complémentaires : en premier lieu la réhabilitation de bâtiments obsolètes (comme celle d’immeubles de bureaux en logements), mais aussi le recyclage urbain (friches industrielles et commerciales), et enfin la restauration patrimoniale.

Cet engagement pour la « régénération » est d’abord le fruit d’une volonté de relever le défi climatique, de répondre à l’impératif qui nous est fait de réduire l’empreinte carbone de notre industrie.

Au-delà du bâti lui-même, c’est également une réflexion majeure sur la transformation et l’obsolescence des usages. Nous les repositionnons en lien avec les communes, en fonction des nouveaux besoins des habitants. Par exemple, en transformant des bureaux, qui ne trouvent pas ou plus leur public, en bâtiments mixtes qui comprennent des résidences étudiantes, du coliving, des résidences familiales ou hôtelières, des commerces, etc.

Enfin, construire la « ville sur la ville », c’est intégrer la problématique de l’acceptabilité des projets immobiliers par les habitants. Et cette dernière est plus forte lorsque l’on intervient sur des gabarits existants (par exemple, surélever un immeuble qui existe déjà). En introduisant une mixité des usages, nous contribuons à animer le tissu urbain tout en réduisant les nuisances de chantiers. Cette démarche est aujourd’hui devenue incontournable en cœur de ville ou de métropole.

En quoi la transformation de l’existant participe-t-elle aux objectifs du Groupe Nexity en matière de décarbonation ?

Nous travaillons déjà à la décarbonation globale, c’est-à-dire celle de notre industrie. Cela signifie qu’il faut d’abord décarboner la construction neuve. Pour cela, on travaille en biosourcé, en bas carbone, sur des friches industrielles, avec des sources d’énergie innovantes et durables, etc.

Mais la réhabilitation du bâti est aussi appelée à participer à cette logique de décarbonation car par nature, réhabiliter c’est être économe en ressources et en empreinte carbone. En effet, la réhabilitation d’un bâtiment, c’est en moyenne 35 % d’économies sur les émissions des matériaux sur 50 ans par rapport à un projet neuf : elle consomme en moyenne 17 fois moins de ressources que la démolition-reconstruction et génère 20 fois moins de déchets.

Quelles sont les principales demandes de vos clients en termes de qualité de logement ? Les choses ont-elles évolué ces dernières années ?

Les attentes ont naturellement évolué ces dernières années, notamment après la crise Covid. Cela concerne la demande d’espaces extérieurs, la luminosité avec des appartements bi-orientés, le confort d’été, etc. Depuis la loi Climat et Résilience, il faut également ajouter la performance environnementale du bien immobilier toujours maximale dans le neuf et plus difficile à atteindre dans la réhabilitation. Tous ces éléments participent aujourd’hui à la qualité d’un logement, même si la localisation et le prix demeurent les critères numéro 1.

Nous sommes bien entendu très soucieux de répondre à ces attentes, mais aussi d’accompagner ces évolutions sociales, écologiques, économiques.

Il faut toutefois distinguer les attentes des particuliers de celles des investisseurs, ou du moins leur ordre de priorité. Les investisseurs institutionnels sont particulièrement attentifs à la qualité globale de nos opérations, à leur performance énergétique, leur bilan carbone. De nombreux fonds immobiliers se positionnent ainsi de manière prioritaire sur la régénération, la réhabilitation ou le recyclage urbain. Quant aux particuliers, ils cherchent à allier confort de vie et maîtrise des coûts.

Malgré un contexte de crise, nous tendons tous vers ces performances environnementales. La règlementation, comme la loi Climat et Résilience ou la RE2020, nous y oblige et c’est une bonne chose. Il n’y a pas de retour en arrière possible.

Comment évaluez-vous la qualité, notamment environnementale, de vos logements ? La certification est-elle un levier d’évaluation ?

Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles certifications. Celles qui répondent aussi bien aux attentes des investisseurs, des aménageurs et des particuliers comme NF Habitat HQE, délivrée par CERQUAL Qualitel Certification, avec l’obtention de différents labels tels que BBCA. Sur l’ensemble de nos opérations, nous sommes par ailleurs en avance de phase par rapport à la réglementation environnementale (RE2020 seuil 2025 voire 2028). Et en réhabilitation, nous visons systématiquement le label BBC Rénovation.

Cette certification est pour nous fondamentale ainsi que l’obtention des labels. Par nature, Nexity Héritage s’inscrit dans ces différentes démarches et ce n’est pas sans impact positif sur la dimension commerciale, notamment pour les grosses opérations.

Quelle opération remarquable récente peut illustrer votre engagement pour des logements durables, de qualité et certifiés ?

Notre écoquartier de Montreuil est un bon exemple de réussite de logements durables et de qualité : certification NF Habitat pour le lot G, certification Habitat & Environnement profil A pour le lot C, RT 2012 -10 % pour le lot D et pour les îlots A et B : la certification NF Habitat HQE, la labellisation Bâtiment Biosourcé niveau 1 et la réglementation RT2012 label E3C1 sachant qu’une charte de construction durable a été envisagée avec la ville par rapport notamment à l’architecture, la performance énergétique et les prix.

On souligne l’innovation environnementale grâce à la géothermie et à la récupération des eaux de pluies qui sont réutilisées au sein du quartier.

De surcroît, l’opération a été pensée afin que chaque logement bénéficie au moins de 2 heures de soleil. C’est une très belle transformation de quartier qui a fortement contribué au développement du secteur.

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