Depuis 2010, le Trophée QUALITEL Jeunes Talents Architecture encourage les étudiants en école d’architecture à imaginer l’habitat de demain. L’objectif est de promouvoir des projets de construction ou de rénovation intégrant la qualité d’usage, la performance environnementale, l’innovation technique et sociale, et la prise en compte de la qualité d’usage et du cadre de vie.
Pour cette édition 2025, 26 équipes ont concouru et 5 projets ont été présélectionnés. Ces projets ont été présentés lors du Congrès, le vendredi 24 octobre dernier à Angers, devant un jury d’experts issus du monde de l’architecture, du logement et des politiques publiques, parmi lesquels :
- Lionel BLANCARD-DE-LERY, Architecte DPLG, Président du Club Prescrire ;
- Pierre-Henri JULIEN, Directeur Général de CERQUAL ;
- Florian LAURENCON, Secrétaire général de la MIQC (Mission interministérielle de la qualité des constructions) ;
- Jean-Baptiste MARIE, Directeur Général GIP Europe des projets architecturaux et urbains ;
- Delphine MARIVOET, Directrice Développement et Maîtrise d’Ouvrage Pays de la Loire et Bretagne, CDC Habitat Grand Ouest ;
- Guillaume MARIVOET, Directeur technique achat chez Icade Nantes ;
- Magali PINON-LECONTE, Sous-directrice de l’architecture et de la qualité de la construction et du cadre de vie au ministère de la Culture.
Les 5 propositions, très différentes, expriment néanmoins une même sensibilité : celle d’une nouvelle génération d’architectes soucieuse de réhabiliter, de réemployer et de recréer du lien.
Diversité des approches, vision commune
Le projet « L’EHPAD du futur », porté par Pauline MESSU, étudiante de l’ENSA Nantes, repense totalement la manière d’habiter le grand âge. Exit le modèle institutionnel et monotone : son « EHPAD du futur » s’apparente à un village à taille humaine, vivant, coloré et ouvert sur le quartier. Implanté aux Jardins du Bois Hardy à Nantes, il se compose d’îlots de maisons individuelles, aux façades en bois colorées, formant un ensemble convivial où chaque habitant dispose d’un espace privé et d’un jardin.
Le projet mise sur la mixité et la convivialité : commerces de proximité, cabinet médical, bistrots et jardins partagés rythment la vie du quartier. Chaque îlot, conçu pour accueillir jusqu’à 70 personnes, comprend différents types de logements (studios, T3 et T5) adaptés aux besoins des résidents et des soignants.
« La cuisine du coin – Cultiver le lien social à Kellermann », projet de Romane PENIN, étudiante de l’ENSA Nantes, imagine la requalification d’une tour d’habitation au cœur du quartier Kellermann à Laval. En revalorisant les espaces extérieurs et en ouvrant le hall traversant sur un îlot végétalisé, le projet redonne de la lumière, de la convivialité et une dimension plus humaine à l’ensemble. La cuisine devient le cœur du logement, lieu de rencontre et d’usages partagés, symbole d’un vivre-ensemble réinventé.
Avec « Déambulation collective et élévation vers l’intime », Jeanne RUCKENBUSCH, de l’ENSA Versailles, transforme la tour Neptune, ancien immeuble de bureaux du quartier d’affaires de La Défense, en un habitat collectif. Ce projet réinvente la vie en hauteur. Les circulations deviennent rues, les terrasses des lieux d’échanges, et les étages supérieurs accueillent des équipements mutualisés (bibliothèque, cantine solidaire) pour ancrer la tour dans un réseau de vie partagée.


Le projet « La Halte », mené par Marie BERNE, Océane FERRET, Clément LEFEUVRE et Émile SAUZET de l’ENSA Saint-Etienne, consiste à proposer une réponse à la précarité et au déclin urbain. Pour cela, l’équipe propose de créer un lieu d’accueil temporaire, modulable et solidaire à Rive-de-Gier, ancienne ville industrielle enclavée entre Lyon et Saint-Étienne. L’équipe mise ainsi sur la transformation d’un ensemble de six immeubles existants en un seul bâtiment collectif, articulé autour d’un jardin public inondable. Pensée comme un refuge ouvert à tous, La Halte peut accueillir jusqu’à 46 personnes – familles, sinistrés, personnes en transition ou en situation de précarité – dans des modules adaptables.

Enfin, le projet « Ré-habiter la barre – Comment adapter le patrimoine d’hier au logement de demain ? », porté par Adrien GAILLARD et Tristan SENGSAVANH, étudiants de l’ENSA Paris-Est, s’attaque à une barre HLM de la ville de Gentilly. Plutôt que de la démolir, ils proposent de la transformer et de la revaloriser : le socle devient traversant et accueille de nouveaux services de proximité. Des extensions métalliques viennent envelopper les façades pour créer des logements traversants, mieux ventilés et généreux. Ce projet démontre que les grands ensembles peuvent devenir des lieux d’habitat durables et où il fait bon vivre.
Deux lauréats
A l’issue des délibérations, le jury a distingué deux projets. Bien que différents, ces derniers partagent une même ambition : imaginer des habitats durables, inclusifs et porteurs de lien social.
Le Trophée QUALITEL Jeunes Talents Architectures a été décerné à Pauline MESSU pour son projet « L’EHPAD du futur ». Elle remporte ainsi la somme de 1500€. Le jury a accordé une mention spéciale ainsi qu’une dotation d’une valeur de 500€ au projet « La Halte », mené par Marie BERNE, Océane FERRET, Clément LEFEUVRE et Émile SAUZET.
