Baromètre QUALITEL 2025, Aléas climatiques & logement : ce que les Français vivent, redoutent et attendent

Le constat est sans appel : au cours des 10 dernières années, 86 % des Français ont été confrontés au moins une fois à un aléa climatique, ayant touché leur domicile. C’est l’un des premiers chiffres du 9ème Baromètre annuel QUALITEL, dédié à la qualité des logements, telle que perçue par les principaux intéressés : leurs occupants.

Pour cette nouvelle édition, réalisée avec IPSOS, l’Association QUALITEL, qui œuvre pour l’amélioration de la qualité de l’habitat, a souhaité en savoir plus sur le sujet : quels dégâts sont le plus souvent générés ? Les logements sont-ils suffisamment armés pour faire face ? Ces aléas et dommages associés peuvent-ils conduire les habitants à vouloir déménager ? Quid de l’assurance de leur logement en la matière ? etc. Ces questions, posées à 3 680 personnes, permettent de considérer l’incontournable question du réchauffement climatique sous l’angle spécifique du logement.

Le logement n’est pas jugé suffisamment adapté pour résister aux risques climatiques, quels qu’ils soient. Le climat inquiète, mais l’action reste marginale. Le risque est là, mais encore trop peu anticipé.

— Bertrand DELCAMBRE, Président de l’Association QUALITEL

Lire le point de vue de Bertrand DELCAMBRE

Aléas climatiques & habitat : une prise de conscience massive, une inquiétude durable

Sans surprise, une population largement consciente de l’évolution climatique

Selon les Français, la situation climatique se dégrade : 75 % estiment que les aléas sont plus fréquents qu’il y a dix ans et 94 % considèrent que la France est aujourd’hui exposée à au moins un type de risque climatique. Parmi les aléas, ceux liés à l’eau et au vent (inondations, tempêtes, érosion…) arrivent en tête, cités par 87 % des sondés, suivis par les aléas liés à la chaleur (canicule, feux…), pour 81 %, et enfin, ceux liés au froid, pour 27 %.

Près de 9 Français sur 10 déjà concernés

86 % des Français disent avoir été confrontés au moins une fois à un aléa climatique dans un de leurs logements, avec ou sans dégât matériel. Ils citent essentiellement : la canicule (74 %), la sécheresse ou la grêle (56 %), la tempête (55 %), la vague de froid (48 %) ou l’inondation pluviale ou fluviale (33 %). A noter, le phénomène de retrait-gonflement des argiles est mentionné par seulement 12 % des sondés, alors même qu’il s’agit également d’un phénomène prégnant, touchant potentiellement plus de 10 millions de maisons.

Un phénomène national

Aucune région française n’est épargnée par ces aléas :

Maison ou appartement, un grand nombre de logements peu armés pour faire face

Près d’1 Français sur 2 considère que son logement n’est pas assez protégé face à la canicule, a fortiori pour les habitants en appartement (60 % v/s 42 % pour les habitants en maison).

En maison, c’est face à la grêle que la protection semble néanmoins la plus insuffisante (citée par 49 % v/s 33 % pour les appartements).

Des aléas climatiques qui inquiètent…

74 % des répondants pensent qu’ils seront confrontés à des aléas climatiques dans leur logement actuel à l’avenir et cela en inquiète 42 %. Là encore, la canicule et ses effets, au domicile, arrivent en tête des aléas les plus craints (62 % au global, et 67 % pour les habitants des métropoles et de l’agglomération parisienne).

… jusqu’à envisager le déménagement notamment chez les plus jeunes

28 % des moins de 25 ans pensent qu’ils pourraient être contraints de devoir déménager d’ici 20 ans, à cause des aléas climatiques :

Confort et dégâts: quels impacts concrets sur la vie quotidienne et le logement ?

Avoir [trop] chaud à la maison, un inconfort généralisé

66 % des Français déclarent avoir déjà eu des difficultés à supporter la chaleur chez eux. Ce chiffre monte à 71 % en appartement (en particulier pour les studios (74%) et 72 % dans les métropoles et l’agglomération parisienne.
A noter que le mode constructif du logement et l’inertie associée ont un impact significatif sur ce ressenti.

Tempêtes, grêle, inondations, sécheresse… : ces aléas qui endommagent les logements

Plus d’1 Français sur 4 déclare avoir subi des dégâts matériels dans son logement actuel, au cours des 10 dernières années, que ce soit sur l’habitation elle-même, le mobilier ou les équipements (28 %).
Et ces dégâts touchent tout autant l’intérieur que l’extérieur, notamment pour les maisons :

  • Toiture et charpente : 44 %
  • Cave, sous-sol, vide sanitaire, garage : 20 %
  • Intérieur de la maison : 19 %
  • Façade : 26 %

7 % des personnes ayant subi des dégâts liés à un aléa climatique déclarent avoir dû déménager de façon définitive.

La facture « climatique » non-négligeable, à l’échelle du logement aussi : des sinistrés indemnisés mais des Français inquiets pour demain

Pour 20 % des Français sinistrés, le coût de réparation des dégâts a dépassé les 10 000€.
Ces coûts, quel que soit le montant, sont le plus souvent pris en charge par les assurances : 67 % des sinistrés déclarent avoir été indemnisés, dont 28 % seulement, en totalité. Pour autant, l’inquiétude sur ce volet prime : près d’1 sinistré sur 2 craint de ne plus pouvoir assurer son logement, ou de voir ses primes augmenter.

Adapter son logement pour se prémunir des aléas climatiques : peu de travaux, au coût jugé élevé

In fine, malgré une conscience significative du risque, peu de propriétaires anticipent des travaux pour se prémunir des dégâts qui pourraient être générés par des aléas climatiques : 20 % seulement y ont pensé, dont seulement 13 % l’ont fait. Un chiffre qui monte à 21 % pour ceux ayant déjà subi des dégâts de ce type.
Et pour cause :

  • 64 % des Français estiment que rendre leur logement plus résistant aux aléas était / serait coûteux
  • 82 % de ceux qui ont réalisé les travaux adéquats ont jugé que cela était effectivement onéreux.

Top 5 des travaux les plus envisagés ou réalisés par les propriétaires, selon les aléas climatiques

Savoir pour prévoir : les Français sont-ils bien informés ?

Malgré une large prise de conscience, le risque climatique reste un angle mort dans le choix du logement

Au moment de choisir leur logement actuel, seuls 30 % des propriétaires ont réfléchi au fait que celui-ci pouvait ou non être touché par des aléas climatiques. Le niveau de renseignements fournis en la matière ne semble pas à la hauteur : 65 % des propriétaires n’ont pas obtenu d’informations sur le sujet, 15 % en ont eu, mais pas suffisamment pour se sentir bien informés.

Près de 4 Français sur 10 (38 %) estiment par ailleurs que les dispositifs d’information et de prévention sur les aléas climatiques sont insuffisants et 9 % les jugent totalement inexistants. L’exemple le plus flagrant en la matière sont les cartographies dédiées aux aléas climatiques : 71 % des Français ne connaissent pas l’existence de celles de leur région / commune.

Cette 9e édition du Baromètre QUALITEL montre que les Français ont un réel besoin d’accompagnement pour faire face aux impacts des aléas climatiques sur leur logement. Il nous revient collectivement, tant sur le logement neuf que sur le parc existant, de mettre en place les dispositions constructives ou d’amélioration appropriées, mais aussi de faire preuve de pédagogie et de donner les moyens à chacun de disposer d’une information claire pour prendre les bonnes décisions quant à son habitat.

— Antoine DESBARRIERES, Directeur de l’Association QUALITEL

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