Interview d’Antoine DESBARRIÈRES

Considérez-vous que les acquéreurs devraient être mieux renseignés et conseillés sur les risques de mauvaises surprises parfois inhérentes au logement ? Est-ce inévitable ?

Absolument. Qu’il investisse dans un logement existant ou sur plan, l’acquéreur n’est pas un professionnel. Et lorsque l’on fait une visite, il y a un certain nombre de points qui ne sont pas forcément visibles, des points techniques mais aussi d’autres relatifs à la qualité d’usage ou au confort qui ne sont pas évidents à appréhender. Et ce d’autant plus que cela se fait dans des délais rapides au regard d’un marché particulièrement dynamique voire tendu.

Le Baromètre nous révèle que beaucoup d’éléments sont générateurs d’inquiétudes pour le particulier, il faut donc probablement mieux l’accompagner dans cette phase délicate mais si importante.

La qualité des logements, est-elle suffisamment appréhendée dans le cadre d'une transaction immobilière ?

C’est toujours difficile d’appréhender la qualité d’un logement dans toutes ses dimensions. Il y a le « visible » le jour de la visite comme l’environnement immédiat, la qualité des vues, l’agencement du bien, les surfaces, les rangements…

Mais il y a aussi des points non visibles, comme le confort acoustique. Difficile d’apprécier le bruit des voisins d’au-dessus ou de l’ascenseur en quelques minutes ! De la même manière, l’exposition est un élément important mais l’impression n’est pas la même selon l’horaire, la météo, la saison…Ces éléments doivent être le plus possible appréhendés en amont.

Les logements récents prennent-ils davantage en compte les attentes liées au logement en termes de qualité de vie ?

Les logements récents sont couverts par un cadre réglementaire et dans certains cas ils font même l’objet d’une certification, ce qui est encore mieux ! Beaucoup de ces aspects sont donc traités, sur le plan acoustique, du renouvellement d’air ou de la performance énergétique par exemple. En revanche nos différents baromètres révèlent que certains aspects sont moins bien traités même dans les logements plus récents. Je pense par exemple aux surfaces pour les rangements, à la hauteur sous plafond…

A contrario, les espaces extérieurs sont de plus en plus intégrés dans les logements neufs, tout comme les systèmes de sécurité visant à limiter les intrusions par exemple. Ce sont des points importants pour les Français.

Comment faire pour qu'un logement ne soit pas seulement évalué sur le triptyque : prix/emplacement/surface ? Les différents acteurs du logement ont-ils un rôle à jouer ?

Il faut renforcer l’information sur les points d’insatisfaction potentiels des Français au moment de l’achat d’un logement, qu’il s’agisse du confort acoustique, thermique, de la qualité de l’air et de la performance énergétique. Il faut aussi sensibiliser les professionnels, qui doivent mieux assumer leur rôle et bien conseiller leurs clients sur ces aspects-là. Pour cela on a besoin d’outils, et QUALITEL est en train d’y réfléchir au-delà de la certification qui est déjà un élément d’accompagnement majeur pour le neuf principalement.

À titre d’exemple, le guide d’achat et la check-list que nous mettons à disposition sont pertinents, mais il faut aller plus loin. L’acquéreur pourrait par exemple bénéficier des conseils d’un tiers sachant, qui n’est donc pas partie prenante dans la transaction, mais qui pourrait l’aider dans l’analyse de ce guide et attirer son attention sur les points clefs.

Pour être efficace, compte tenu des délais de décision souvent très courts, il faudrait aussi être très réactif afin que le professionnel soit capable de répondre rapidement à une sollicitation. Cela nous semble possible aujourd’hui grâce notamment aux outils numériques.

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