Pouvez-vous retracer le chemin parcouru par Oppidea Europolia en matière de qualité de l’habitat et nous dire à quel moment la certification NF Habitat vous est apparue comme un cadre pertinent ?
Nos opérations d’aménagement ont été engagées de longue date dans une démarche environnementale ambitieuse. La certification de nos projets a été initiée dès 2003 avec CERQUAL Qualitel Certification et a été mise en œuvre avec les premières constructions sur les quartiers Andromède à partir de 2007 et Monges à partir de 2009. La certification NF Habitat apparue en 2015 nous a semblé la plus complète et précise en termes de confort, d’économie des ressources et de sécurité. Entre 2017 et aujourd’hui, près de 8 500 logements sur plus de 100 programmes immobiliers ont été certifiés, dont plus de 6 600 logements NF Habitat HQE.
Comment conciliez-vous les objectifs des collectivités, les contraintes des opérateurs et les attentes des usagers, tout en répondant aux enjeux de la transition écologique et sociétale ?
Les contraintes et attentes des uns et des autres sont parfois contradictoires. Notre position d’aménageur nous confère le rôle essentiel d’ensemblier. Après avoir recueilli les besoins de chacun, nous nous appuyons sur nos partenaires (assistants à maîtrise d’ouvrage, urbanistes, architectes, paysagistes, bureaux d’études…) pour apporter des solutions équilibrées, qui conviennent à tous, dans le respect de nos ambitions et engagements en matière de réduction de nos impacts, d’adaptation au changement climatique et de réponse aux nouveaux modes de vie et évolutions sociétales. Le partenariat sur la longue durée avec les certificateurs comme CERQUAL Qualitel Certification garantit que nos enjeux soient bien tous explorés de façon continue, équitable et multicritère.
Sur vos projets certifiés, quelles retombées tangibles avez-vous constaté : pour les habitants (qualité perçue, coût d’usage, satisfaction), pour les collectivités, et pour votre image ou votre commercialisation ?
La certification permet une amélioration structurelle dans la conception, la mise au point et la réalisation des constructions, bénéfique pour les projets et l’ensemble des acteurs. Les habitants apprécient d’occuper des logements neufs performants, économes et certifiés. La qualité d’usage des résidences situées dans nos opérations est très souvent saluée. L’acoustique, le confort d’été et d’hiver des logements y est particulièrement soigné, grâce notamment à la ventilation naturelle optimisée. Les espaces de prolongement extérieurs des appartements sont généreux et confortables. Les constructions préservent le plus possible les sols et la végétalisation existante, apportant un cadre de vie agréable et préservant la fraîcheur autour du bâti.
Pour les collectivités, c’est l’assurance de réaliser des quartiers mixtes et attractifs où il fait bon vivre, bénéficiant de grands espaces verts pour tous, de commerces et services de proximité, d’une offre complète de mobilités.
Pour les opérateurs immobiliers, la certification a permis de fédérer et d’aligner les pratiques de tous autour d’un objectif commun de qualité. C’est un argument commercial fort, qui a permis à certains d’accéder à de nouveaux marchés, notamment en Ile-de-France. C’est également un critère examiné par les financeurs des projets.
En tant qu’aménageur et co-promoteur immobilier, quels sont les principaux défis que vous rencontrez pour aller plus loin dans la qualité de l’habitat (coûts, compétences, réglementation, acceptabilité) ?
Pour continuer à offrir un habitat de qualité, notre plus grand défi est d’abord économique. Dans un contexte de crise qui s’accompagne d’une augmentation des coûts de construction et d’une baisse des honoraires, il est encore plus indispensable de proposer des résidences à la conception maîtrisée. Les outils de simulation, de plus en plus performants, nous aident à poser les bonnes approches et à faire les bons choix le plus en amont possible. À nous de rester précurseurs, d’être innovants et de monter en compétences pour toujours aller plus loin. Cette montée en gamme se fait par paliers, avec une lisibilité qui permet à tous les acteurs d’y répondre. La qualité exemplaire de nos opérations devrait pouvoir convaincre nos partenaires des bénéfices à en tirer. Quant à la réglementation (RE2020, …), elle ne doit pas être un frein : en donnant un cadre à long terme d’objectifs clairs à atteindre, elle peut faciliter la montée progressive en performance et en qualité des programmes immobiliers.
Dans une perspective de 10 ou 20 ans, comment voyez-vous le rôle d’un aménageur comme Oppidea Europolia en matière de qualité durable de l’habitat, notamment vis-à-vis des transitions environnementales, énergétiques et sociales ?
Toulouse est l’un des territoires les plus attractifs de France. Le projet d’aménagement (PADD) de Toulouse Métropole prévoit, chaque année, l’accueil de plus de 9 000 habitants et la création nette de quelques 5 500 emplois, nécessitant la construction de 7 200 logements par an.
Le groupe Oppidea Europolia accompagne cette dynamique, en agissant aux côtés des collectivités et de ses partenaires pour concevoir et fabriquer une ville agréable et facile à vivre pour tous, qui réduit son empreinte et atténue les effets du changement climatique.
Sur un territoire caractérisé jusqu’à aujourd’hui par un fort étalement urbain et alors que la Loi ZAN limite la consommation de nouveaux espaces, notre gamme d’interventions doit évoluer. La rénovation et la mutation du bâti existant font partie de nos nouveaux champs d’action. La transformation énergétique et patrimoniale d’actifs immobiliers peut faire de la sobriété énergétique un levier de performance globale, qui combine optimisation de la qualité du bâti, valorisation foncière et patrimoniale. La construction de la ligne C du métro toulousain est également une opportunité de produire de nouveaux logements autour des nouvelles stations, tout en travaillant à la réhabilitation fine des quartiers desservis. L’aménageur a aussi un rôle clé à tenir dans l’adaptation de la métropole au réchauffement climatique, par une combinaison de mesures de réduction de l’empreinte carbone et d’adaptation à l’échelle du bâtiment mais aussi à l’échelle du territoire. C’est un enjeu déterminant pour la ville de 2050.