Julien Carmona, Président du Crédit Mutuel Arkéa : Financer des projets durables, le prérequis d’une stratégie responsable

Le Crédit Mutuel Arkéa accompagne les acteurs du secteur de l’immobilier dans la mise en œuvre de projets durables et respectueux des normes environnementales. Son Président, Julien Carmona, revient sur les ambitions et enjeux de cette stratégie de croissance responsable.

Avec le Plan à Moyen Terme (PMT), baptisé “Transitions 2024”, vous avez fait le choix d’une stratégie de croissance responsable, et de rechercher une performance globale, dans une approche équilibrée entre performance financière et impact positif. Quels moyens déployez-vous pour sa mise en œuvre ?

Le plan stratégique “Transitions 2024” lancé en 2021 est la preuve de notre volonté de traduire notre Raison d’être, adoptée en 2020, en actions. Il est l’expression de notre conviction profonde que la création de valeur n’est pas que financière, et qu’il est de notre responsabilité d’accompagner tous nos clients et nos territoires dans leur transition environnementale et sociétale. Le Crédit Mutuel Arkéa a franchi une nouvelle étape dans cette démarche en devenant société à mission en mai 2022, ce qui permet d’ancrer dans la durée cette ambition. Pour la mettre en œuvre concrètement nous avons mis en place une méthode innovante de mesure des impacts de nos activités, nous sensibilisons nos collaborateurs aux enjeux sociaux et environnementaux, nous innovons dans les offres et services proposés à nos clients pour les accompagner dans leur transition. Par exemple, notre filiale Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels a lancé le prêt PACT dès le début d’année 2020 pour inciter et valoriser nos clients entreprises et institutionnels dans leurs démarches RSE en proposant un produit de financement dont le taux diminue en fonction de la performance extra-financière. Depuis son lancement, Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels a déjà octroyé 160 prêts “Arkéa PACT” pour un montant global de 800 millions d’euros.

Le Crédit Mutuel Arkéa accompagne de façon significative le secteur de l’immobilier. Quelles priorités vous êtes-vous fixées ? Quels types de projets accompagnez-vous ?

L’immobilier est un secteur de l’économie réelle avec de forts enjeux à la fois financiers mais également sociaux et environnementaux. Plus que des projets, nous accompagnons nos clients dans leur parcours immobilier grâce à des solutions de financements, d’investissements, d’assurances et de services adaptés : du particulier qui souhaite acheter et assurer sa résidence principale à l’institutionnel qui souhaite déléguer la gestion de ses actifs ou labelliser un fonds ISR en passant par le financement de promoteurs et de bailleurs sociaux. En cohérence avec l’initiative transverse en faveur d’un immobilier durable et responsable définie dans notre plan stratégique “Transition 2024”, nous agissons tout particulièrement en faveur du logement, de la vitalité des territoires et de la rénovation et l’adaptation du parc immobilier existant (logement et immobilier d’entreprise).

Comment faites-vous pour orienter vos financements vers des projets durables et respectueux des normes en vigueur ?

Le fléchage des financements immobiliers s’appréhende différemment selon que l’on finance un professionnel ou un particulier. Pour accompagner les promoteurs, bailleurs sociaux, foncières et autres professionnels de l’immobilier, nous disposons d’équipes spécialisées au sein de nos filiales Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels et Arkéa Crédit-Bail qui analysent et évaluent les dossiers avant qu’ils ne soient présentés en comité. Dans ce but, avec l’accord de nos clients, nos équipes collectent des données techniques relatives aux opérations afin de qualifier leur durabilité. Depuis septembre 2022, les fédérations du Crédit Mutuel de Bretagne et du Crédit Mutuel du Sud-Ouest mettent à disposition des particuliers -clients et prospects- un outil qui permet d’estimer le diagnostic de performance énergétique de leur logement, d’identifier les travaux pertinents à réaliser, de connaître le montant des aides associées tout en projetant les économies d’énergie envisagées. Nous avons également développé une offre de prêt à taux préférentiel dédiée à la rénovation énergétique. Les conseillers bancaires de nos deux fédérations ont également été formés aux enjeux de la rénovation énergétique pour mieux accompagner et conseiller nos clients dans leur projet immobilier.

Le règlement européen de la Taxinomie en vigueur depuis janvier 2022 impacte fortement le secteur de la finance et de l’immobilier. Comment appréhendez-vous cette nouvelle réglementation ? Comment l’avez-vous intégrée dans votre stratégie ?

Cette réglementation définit à l’échelle européenne ce qui est “durable” de ce qui ne l’est pas sur le plan environnemental. L’immobilier y occupe une place importante en raison des enjeux environnementaux associés (énergie, carbone, climat, eau, ressources naturelles, etc.). Concrètement, pour qu’un bâtiment, un projet ou une activité soit aligné à la taxinomie et qualifié de “durable”, il faut respecter une série de critères techniques, ne pas générer d’externalité négative et s’assurer d’un minimum de garantie sociale. La taxinomie vise donc à normaliser les approches en matière d’immobilier durable pour orienter les flux financiers et les activités immobilières dans une même direction. Nous suivons de près cette réglementation dans son ensemble et tout particulièrement pour l’immobilier : nous avons analysé les critères techniques dès leur publication, nous avons d’ailleurs contribué à la publication d’un guide de place avec l’OID (observatoire de l’immobilier durable) et nous avons mené une démarche expérimentale en 2021 avec plusieurs clients pour les sensibiliser à l’intégration de la taxinomie dans leurs activités. A présent, nous poursuivons la sensibilisation de nos collaborateurs, parties prenantes ainsi que l’implémentation réglementaire avec notamment le calcul des ratios à publier.

Les certifications ont-elles selon vous un rôle à jouer pour garantir le respect de la taxinomie dans le secteur de la promotion immobilière et du logement ? (pour flécher sur des investissements « vertueux »)

Comme je le mentionnais précédemment, l’alignement à la taxinomie implique le respect d’un référentiel composé de critères techniques, d’absence d’externalités négatives et de garanties sociales. Cela suppose donc de collecter des données et d’en vérifier leur conformité, le processus est ainsi similaire à celui d’une certification.

En intégrant ces paramètres dans leurs référentiels, les certifications et labels permettront aux promoteurs immobiliers et aux acteurs du logement de faire attester de la conformité de leurs opérations ou activités à la taxinomie.

Les certifications et labels ont donc un rôle important à jouer.

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