Expérimentation du label E+C- : qu’en est-il sur le terrain ?

Fin 2016, l’État lançait le nouveau label d’évaluation de la performance environnementale des bâtiments, le label « Bâtiments à Énergie Positive & Réduction Carbone ». Depuis ce lancement, QUALITEL participe à son expérimentation, et a notamment mené une étude sur la mise en œuvre de ce label sur deux opérations de construction de logements.

Rappel des objectifs de l’expérimentation pour Qualitel

L’objectif du label E+C- est de valoriser les bâtiments performants en évaluant leur performance énergétique et environnementale, et ce, grâce à une méthode de calcul et des indicateurs spécifiques.

En début d’année 2017, QUALITEL a souhaité évaluer les impacts de l’application de ce label E+C- sur la conception d’un bâtiment et identifier les solutions énergétiques permettant d’atteindre ses différents niveaux.

En concertation avec les parties prenantes, l’Etat a développé une méthodologie d’évaluation, publiée dans un référentiel technique. L’étude lancée début 2017 visait à mesurer la faisabilité de cette méthode d’évaluation de la performance énergétique et environnementale des bâtiments neufs (PEBN) permettant d’obtenir le label. Pour cela, trois bureaux d’études ont été missionnés pour analyser deux opérations de construction de logements collectifs, afin de constater les difficultés rencontrées lors de l’évaluation, les écarts mesurés selon les bureaux d’études et de fiabiliser ainsi les procédures de vérification.

Référentiel « energie – carbone » : quels impacts pour une opération de construction ?

Dans un premier temps, les bureaux d’étude ont appliqué la méthode d’évaluation du label sur les 2 opérations sélectionnées, sur la base des documents fournis (Base descriptif DCE ou Dossier marchés). Cette première étude a permis de calculer les niveaux atteints pour les 2 projets. Résultats : selon 2 bureaux d’études sur 3, le bâtiment n°1 obtient les niveaux E2 C1 ; pour l’ensemble des bureaux d’études, le bâtiment n°2 obtient les niveaux E2 C1. Il existe des différences de méthodologie entre les bureaux d’étude, surtout sur la partie carbone, plus récente et expérimentale, différences pouvant entraîner comme résultat un label non atteint.

 

Pour les 2 opérations étudiées, quelles solutions mettre en œuvre pour atteindre des niveaux supérieurs ?

Pour aller plus loin que cet état des lieux, un bureau d’étude a analysé des combinaisons de solutions techniques permettant d’atteindre les niveaux Energie 1 à 4 et Carbone 1 et 2. Pour chacune des deux opérations, à partir des résultats obtenus lors de la première étape de cette étude (prestations de base / énergie de base / zone climatique initiale), l’objectif a consisté à améliorer l’état « initial » en ayant recours à différentes combinaisons de solutions cohérentes.

Plusieurs solutions énergétiques ont ainsi été testées : gaz, électricité, réseau de chaleur et bois, afin d’atteindre des niveaux de performance supérieurs. Un travail a également été effectué concernant l’enveloppe du bâtiment initial, en améliorant l’isolation des murs, planchers, protections solaires ainsi que l’étanchéité à l’air.

Il s’avère que certaines combinaisons ont permis d’atteindre des niveaux supérieurs sur l’énergie et le carbone. Au-delà de certains écarts et freins rencontrés dans le calcul des indicateurs (sur les surfaces réglementaires en fonction des réalisations de métrés, sur la modélisation des composants et leur association à des données environnementales), certains enseignements peuvent être tirés de ces résultats.

Pour les deux projets étudiés :

L’indicateur énergétique « bilan Bepos » :

  • en système gaz, le niveau E3 est atteignable en améliorant l’enveloppe et en ayant recours aux panneaux photovoltaïques (PV) ;
  • en système électrique avec chauffe-eau thermodynamique, on ne peut pas atteindre le niveau E1 sans améliorer l’enveloppe et sans recourir aux PV ;
  • le réseau de chaleur urbain (72 % d’énergie renouvelable dans cette étude) et le bois énergie permettent d’atteindre le niveau E3 sans travailler l’enveloppe et le recours aux PV ;

cependant, aucune solution ne permet d’atteindre le niveau E4.

L’indicateur « Carbone » :

  • la solution Bois Energie est avantageuse et permet d’atteindre le niveau C2 pour le bâtiment n°2 (mixte bois-béton) ;
  • les solutions gaz sont pénalisantes sur la partie exploitation car ce sont des énergies plus carbonées que l’électricité ;
  • par contre, les solutions électriques nécessitent la mise en place de PV qui ont une forte empreinte carbone.

 

Cette étude représente un premier retour d’expérience sur la mise en place de ce label d’État, elle vise à partager des bonnes pratiques afin d’accompagner les différents acteurs dans son appropriation, à déterminer des solutions techniques permettant d’atteindre des niveaux supérieurs et ainsi à participer à la réduction des impacts environnementaux du bâtiment.

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