Qualité sanitaire des logements : « La certification est la garantie d’un logement qui a fait la preuve de son innocuité sanitaire » selon le docteur Fabien Squinazi

De nombreuses études ont prouvé l’importance des conditions du logement pour préserver la santé physique et mentale des habitants. L’Association QUALITEL s’est entretenue avec le docteur Fabien Squinazi, qui a co-présidé le groupe de travail sur l’habitat du Haut Conseil de la santé publique et a notamment élaboré un outil définissant un score de santé de l’habitat : le Domiscore. Ce médecin biologiste a également participé à la rédaction d’un rapport sur les facteurs contribuant à un habitat favorable à la santé afin de limiter les risques sanitaires. Selon lui, la qualité du logement et la santé des habitants sont directement liées, et la certification multicritère joue un rôle essentiel pour garantir un habitat plus sain.

Pour le Dr Squinazi, de nombreux critères de qualité du logement ont un impact sur la santé des habitants

La qualité d’un logement a une influence directe sur la santé de ses occupants. Le docteur Squinazi évoque ainsi les risques d’intoxications, de maladies chroniques respiratoires et même des cancers provoqués par la libération dans l’air, l’ingestion, l’inhalation ou l’absorption de plomb, d’amiante, de perturbateurs endocriniens, ou encore de composés organiques volatils émis dans l’air par les peintures, colles ou vernis.

Une mauvaise qualité de l’air intérieur peut ainsi provoquer des gênes passagères (irritations, toux, essoufflement…), mais aussi être la cause de maladies respiratoires ou cardiovasculaires.  Le médecin rappelle l’importance de privilégier dans les projets de construction ou de rénovation, les matériaux disposant d’un étiquetage environnemental A+ d’émissions de substances volatiles polluantes. Le rôle de la ventilation est également majeur et il est important de rappeler aux usagers de l’entretenir régulièrement pour préserver sa performance et in fine, la qualité de l’air du logement, sans oublier d’aérer régulièrement et d’éviter l’utilisation de produits désodorisants et le tabagisme.

Par ailleurs, la précarité énergétique est un sujet majeur selon le professionnel, puisqu’elle peut provoquer l’apparition de troubles de l’anxiété, dépressifs ou cognitifs sur les habitants d’un logement. Un logement mal isolé et/ou doté d’un système de chauffage vétuste accélère quant à lui le développement des moisissures, augmentant le risque d’asthme ou d’allergies.

Mais selon le docteur Squinazi, les risques sur la santé ne sont pas uniquement liés à une mauvaise qualité de l’air. Le médecin rappelle qu’une attention toute particulière doit être prêtée à la qualité de l’installation électrique des logements. Outre le rôle clé que l’électricité présente dans un bien (conservation des aliments, éclairage, production de chauffage ou d’eau chaude sanitaire), le professionnel évoque les risques d’une installation électrique défaillante. En France, 4 000 électrisations graves avec une centaine de morts sont recensées chaque année.

Il rappelle que l’eau est aussi propice à la prolifération de bactéries d’origine environnementale comme les légionelles à l’origine d’une infection pulmonaire potentiellement mortelle. Ces bactéries se développent dans les eaux dont la température est comprise entre 25° et 45°C présentes dans les canalisations. Pour réduire les risques, il recommande d’entretenir régulièrement ses appareils et de faire couler l’eau quelques minutes après une période d’inutilisation.

Enfin, le spécialiste rappelle l’importance d’adapter le logement au vieillissement et/ou à la perte d’autonomie. En effet, un bien trop exigu ou non adapté peut avoir des conséquences sur le bien-être mental, physique et social de ses occupants. Une démarche essentielle puisque selon le Baromètre QUALITEL-IPSOS 2022, 59 % des acquéreurs déclarent avoir acheté [leur] logement pour y rester toute [leur] vie(1).

La certification NF Habitat-NF Habitat HQE : une solution efficace pour concevoir des logements sains

Selon le docteur Squinazi, « la certification, telle que NF Habitat est la garantie d’un logement qui a fait la preuve de son innocuité sanitaire. À ses occupants, ensuite, de maintenir cet habitat dans les meilleures conditions pour habiter un logement ne menaçant pas leur santé ». La certification garantit en effet le respect de certaines exigences dans la conception ou la rénovation du logement, permettant de ne pas avoir froid en hiver ni trop chaud en été, de ne pas subir de gêne liée aux bruits de la rue ou des voisins, ou encore de préserver la qualité de l’air à l’intérieur du logement. Le référentiel NF Habitat-NF Habitat HQE intègre en effet une quarantaine d’exigences qui contribuent à concevoir des logements qui préservent la santé des habitants, telles que :

  • l’utilisation de matériaux de construction et de décoration présentant un faible niveau d’émissions de polluants volatils ;
  • un entretien régulier du système de ventilation ;
  • des matériaux performants, certifiés et durables ;
  • des installations dimensionnées en fonction des besoins des occupants ;
  • l’installation de dispositifs permettant de réduire les risques d’intrusion et d’incendie ;
  • le respect de la Réglementation Environnementale en vigueur, la RE2020 ;
  • l’installation d’équipements sélectionnés pour leur niveau de bruit réduit.

 

(1) Source : Baromètre QUALITEL 2022 : « Les Français à la recherche de leur logement : entre priorités, compromis et mauvaises surprises »

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