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Comment protéger sa maison de la grêle ?

Publié le 11 avril 2025

En 2022, les chutes de grêle en France ont causé des dommages estimés à plus de 3,3 milliards d’euros.  Comment protéger votre maison de ce risque naturel ? Quelles sont les conditions pour obtenir une indemnisation grêle après une déclaration de sinistre ? Les experts Qualitel vous informent.

Comment s’informer du risque de grêle ?

Anticiper les épisodes de grêle aide à protéger votre habitation et vos biens. Plusieurs outils et sources d’informations permettent d’évaluer le niveau du risque grêle et de prendre les précautions nécessaires en cas d’alerte.

Les prévisions météorologiques et alertes en temps réel

Météo-France dispose d’un réseau de radars météorologiques capables de détecter la formation de cellules orageuses susceptibles de produire de la grêle lors d’intempéries. Ces radars permettent d’anticiper les épisodes de grêle jusqu’à 24 heures et d’émettre des bulletins d’alerte régionaux​.

Des services spécialisés, comme le bureau d’études Keraunos, fournissent également des prévisions détaillées sur les risques orageux en mettant en évidence les zones où la formation de grêlons est la plus probable​.

Certains assureurs proposent même des systèmes d’alerte personnalisés. En cas de risque imminent, leurs clients et adhérents reçoivent une notification par SMS ou e-mail qui les incitent à prendre des mesures de protection​.

Les cartographies du risque grêle

Comprendre l’exposition de son territoire à la grêle est un atout pour anticiper les dommages matériels à long terme.

En 2023, la Mission Risques Naturels (MRN) a publié une cartographie nationale du risque grêle, élaborée à partir de l’analyse de plusieurs indicateurs :

  • la fréquence des chutes de grêle entre 2006 et 2022 ;
  • l’intensité du phénomène en fonction des diamètres maximums observés ;
  • la concentration des sinistres graves enregistrés​.

En outre, l’European Severe Weather Database recense également les événements météorologiques majeurs en France, dont les chutes de grêle de plus de 2 cm de diamètre. Ces données permettent d’identifier les zones les plus exposées et d’estimer les tendances climatiques à venir​.

Actuellement, aucune cartographie officielle de l’aléa grêle n’existe en France, contrairement à celles disponibles pour les inondations. Ce manque s’explique par la difficulté à modéliser précisément le phénomène, en raison de son caractère aléatoire et très localisé​.

Les études et travaux de recherche sur la grêle

Face à l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, plusieurs organisations françaises travaillent sur une meilleure compréhension de l’aléa grêle et de son impact sur les bâtiments.

L’Anelfa (Association nationale d’étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques) analyse l’évolution des chutes de grêle et leur intensité sur le territoire.

De plus, la MRN et la FFB (Fédération Française du Bâtiment) collaborent pour intégrer des dispositions constructives spécifiques dans les bâtiments situés en zones fortement exposées à la grêle.

Enfin, Météo-France améliore progressivement ses modèles de prévision grâce à l’analyse de données radar accumulées depuis plus de 10 ans​.

Quelles mesures immédiates prendre en cas d’alerte grêle ?

Lorsque des prévisions météorologiques annoncent un risque imminent de grêle, certaines actions permettent de limiter les dégâts :

  1. Fermez vos volets et vos stores extérieurs, sauf pour les modèles à lamelles qui risquent de se casser ;
  2. Mettez vos véhicules et équipements sous abri ou recouvrez-les d’une bâche épaisse ;
  3. Rentrez votre mobilier de jardin, vos poubelles en plastique et les autres objets légers susceptibles d’être endommagés ou projetés par le vent ;
  4. Vérifiez le bon fonctionnement des systèmes d’évacuation d’eau pour éviter l’accumulation d’eau et de grêlons​ ;
  5. Restez à l’abri avec tous les occupants de la maison pour éviter des dommages corporels.

Quelles sont les principales conséquences de la grêle sur les bâtiments ?

Les maisons sont affectées par la grêle principalement au niveau de leur toiture, de leurs façades et de leurs équipements. Voyons en détail les impacts potentiels d’une averse de grêle.

La toiture, première victime de la grêle

Les toitures sont les premières exposées à l’impact des grêlons.

Selon la taille et la vitesse de ces derniers, les dégâts peuvent aller de simples impacts à des destructions complètes :

  • les tuiles et les ardoises risquent de se fissurer ou de se briser sous la force des impacts ;
  • les plaques en fibre-ciment peuvent se fendre et perdre leur étanchéité ;
  • les toitures métalliques peuvent se retrouver bosselées, voire perforées, à la suite de l’impact de grêlons de grande taille.

Avec une toiture endommagée, la pluie qui accompagne souvent les orages de grêle s’infiltre à l’intérieur du bâtiment. Quand de gros grêlons fondent rapidement, ils créent un afflux d’eau important qui peut inonder les sous-sols et garages, notamment sur les terrains en pente.

Les dégâts des eaux peuvent alors s’étendre aux plafonds, aux cloisons et même aux installations électriques.

Dans les cas extrêmes, le poids de l’eau accumulée par le blocage des gouttières et des chéneaux peut provoquer des effondrements partiels de la toiture​.

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Équipements & Matériaux

Des façades fragilisées par la grêle et le vent

Lorsque la grêle tombe avec des vents violents, les façades des bâtiments sont aussi mises à rude épreuve :

  • les enduits et les bardages peuvent être fortement impactés ce qui a pour conséquence une usure prématurée des surfaces ;
  • les isolations thermiques par l’extérieur (ITE) sont particulièrement vulnérables, car les grêlons risquent de perforer les couches de protection​ ;
  • les vitrages en verre non renforcé risquent de se fissurer ou de se briser sous les impacts répétés ;
  • les volets roulants en PVC ou en lamelles métalliques fines peuvent être perforés ou déformés.

Des équipements extérieurs particulièrement exposés

Les équipements situés sur les toits ou à l’extérieur de la maison sont très sensibles à la grêle, par exemple :

  • les panneaux photovoltaïques peuvent être fissurés ce qui occasionne une baisse de rendement et, dans certains cas, un risque d’incendie​ ;
  • les gouttières en PVC peuvent casser sous l’impact des grêlons ;
  • les marquises et stores extérieurs risquent d’être arrachés ou déformés ;
  • les abris de jardin, clôtures et carports en matériaux légers subissent souvent des dégâts importants.

Quelles sont les solutions pour limiter les dégâts liés à la grêle ?

Face à l’augmentation des épisodes de grêle en France, adoptez des mesures préventives pour protéger votre maison contre la grêle dès la construction ou lors d’une rénovation.

Protéger la toiture

Plusieurs solutions permettent de renforcer les toitures qui sont les premières victimes de la grêle :

  • Utilisez des matériaux résistants en construction ou en rénovation. Les tuiles, ardoises et tôles métalliques doivent être suffisamment épaisses ou bénéficier d’un classement de résistance à la grêle (RG3 à RG5 – classification suisse), basé sur des tests spécifiques​ ;
  • Installez un écran de sous-toiture pour limiter les infiltrations d’eau en cas de bris des tuiles et améliorer l’étanchéité globale du toit ;
  • Privilégiez les noues arrondies en ardoises plutôt que les noues métalliques pliées, plus vulnérables aux impacts de grêle.

Pour finir, entretenir régulièrement votre toiture en vérifiant l’état des tuiles et en nettoyant les gouttières et les chéneaux contribue à éviter une accumulation d’eau après un épisode de grêle​.

Prévoyez toujours un stock de tuiles ou d’ardoises de rechange afin d’effectuer des réparations rapides après un sinistre​ !

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Toiture : à quoi devez-vous prêter attention lors d’une visite de maison ?

Guide de visite

Sécuriser les façades et les ouvertures

Les murs et les fenêtres de votre maison peuvent être renforcés pour mieux résister aux impacts de grêle :

  • Optez pour des volets pleins en bois ou en métal, plus résistants que les modèles en PVC ou en lamelles fines ;
  • Renforcez les vitrages avec du verre feuilleté ou des films anti-impact pour éviter les bris en cas de choc violent ;
  • Vérifiez la solidité des bardages et des enduits de façade qui peuvent être fragilisés par des grêlons de grande taille​.

Protéger les équipements extérieurs et les systèmes d’évacuation d’eau

Vos installations extérieures doivent prendre en compte le risque de grêle lors de leur pose.

Par exemple, choisissez des panneaux photovoltaïques et des capteurs solaires ayant passé des tests de résistance à la grêle (norme NF EN 61 215-2). En outre, votre installateur doit veiller à les positionner avec une inclinaison supérieure à 30° pour minimiser l’impact des grêlons​.

Pour les gouttières et les chéneaux, privilégiez des matériaux métalliques plutôt que du PVC, plus fragile.

Enfin, utilisez des vitrages spécifiques pour vos verrières et vérandas (double vitrage avec verre feuilleté) pour limiter les risques de bris​.

Est-ce que la grêle est prise en charge par les assurances ?

Les dégâts causés par la grêle représentent un coût considérable, tant pour les particuliers que pour les assureurs.

Adapter son contrat d’assurance habitation pour être bien couvert

Attention !

En France, une assurance responsabilité civile ou garantie responsabilité civile vie privée ne couvrent pas les dégâts occasionnés par la grêle, mais uniquement les dommages, que vous et votre famille, pourriez causer aux autres personnes et aux biens.

Les dommages occasionnés par la grêle sont généralement couverts par la garantie « Tempête, Grêle, Neige » (TGN) incluse dans la plupart des contrats d’assurance multirisque habitation (MRH).

Cependant, vérifiez certaines clauses optionnelles pour vous assurer d’une prise en charge optimale.

En effet, la garantie TGN couvre en principe les dommages causés par la grêle sur le bâti (toitures, façades, fenêtres, volets, etc.). Toutefois, certains contrats appliquent des exclusions ou limitent la prise en charge à certaines parties du bâtiment (toiture uniquement, sans couverture pour les fenêtres ou équipements extérieurs, etc.).

En outre, les panneaux solaires, vérandas, abris de jardin ou clôtures peuvent ne pas être couverts d’office. Vous pouvez faire ajouter une extension de garantie pour ces éléments.

Et les véhicules ?

Voitures, motos et camionnettes ne sont pas couvertes par l’assurance habitation, mais par l’assurance auto, sous condition de souscrire une assurance avec la garantie « Bris de glace » ou « Événements climatiques ». En effet, l’assurance auto responsabilité civile ne couvre que les dégâts occasionnés sur un autre véhicule.

Lisez attentivement votre contrat avant de signer, et si nécessaire, demandez un devis pour une extension de garantie adaptée aux risques climatiques.

Enfin, sachez que certains contrats appliquent une franchise (montant restant à la charge de l’assuré en cas de sinistre) et que les indemnisations peuvent être plafonnées en fonction du type de dommage et des conditions du contrat.

Déclaration d’un sinistre grêle : les étapes à suivre

Après un épisode de grêle ayant causé des dégâts à votre maison, déclarez rapidement le sinistre auprès de votre assureur pour enclencher le processus d’indemnisation.

Vous disposez de 5 jours ouvrés à compter de la date du sinistre pour adresser la déclaration de sinistre grêle à votre assureur. Si l’événement est reconnu comme catastrophe naturelle, ce délai est étendu à 10 jours à compter de la publication de l’arrêté au Journal officiel.

Vous devez fournir un certain nombre de documents pour que votre demande d’indemnisation grêle soit acceptée :

  • un courrier de déclaration précisant la date et l’heure du sinistre, la nature des dommages et les circonstances ;
  • des photos des dégâts prises sous plusieurs angles ;
  • une liste des biens endommagés, avec factures d’achat si possible ;
  • des devis de réparation ou factures, fournis par des professionnels du bâtiment.

Nous vous recommandons de conserver les éléments endommagés avant l’accord de l’assureur. Bien entendu, vous pouvez effectuer des réparations temporaires (pose de bâches, consolidation) pour éviter une aggravation des dommages.

Notez enfin que pour des dommages mineurs, l’assureur peut accepter une indemnisation sur simple envoi des justificatifs, mais parfois une expertise est requise.

Des réparations rapides après un épisode de grêle

En général, la demande en matériaux explose après un épisode de grêle particulièrement violent ce qui rend l’approvisionnement difficile. Les entreprises de rénovation locale sont souvent très sollicitées et les délais d’intervention peuvent être longs.

Conditions et délais pour une indemnisation grêle

Le montant de l’indemnisation après un sinistre grêle dépend de la nature des dommages, des garanties souscrites et de l’application éventuelle d’une franchise.

L’expertise mandatée par l’assurance permet d’évaluer le coût des réparations nécessaires et de déterminer le montant indemnisé.

Sachez qu’après réception de la déclaration, l’assureur dispose d’un délai de 30 jours pour proposer une offre d’indemnisation (60 jours en cas de reconnaissance de catastrophe naturelle). Une fois l’accord signé, l’indemnisation doit être versée dans un délai de 30 jours. Lors d’une catastrophe naturelle, un premier acompte peut être versé sous 2 mois après la déclaration officielle de l’État.

Pour rappel, l’indemnisation peut couvrir les frais de réparation ou donner lieu à un remboursement basé sur la valeur des biens sinistrés.

Certains contrats proposent une prise en charge en valeur à neuf (remboursement du bien à son prix actuel), tandis que d’autres appliquent une dépréciation en fonction de la vétusté du bien.

Avant d’acheter une maison ou préalablement à des travaux de rénovation, considérez toujours le risque grêle lors du choix de vos équipements et matériaux. Avec un logement bien protégé, vous redoutez moins les aléas climatiques et vous vous évitez les fastidieuses étapes de déclaration de sinistre et de réparations.

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