Équipements PMR : comment les choisir pour son logement ?

Une personne à mobilité réduite (PMR) désigne tout individu rencontrant des difficultés temporaires ou permanentes à se déplacer ou à accéder à certains lieux.

En ce sens, une PMR ne doit pas être confondue avec un individu en situation de handicap, même si une personne handicapée fait partie des personnes dites à mobilité réduite.

Ainsi, les personnes en fauteuil roulant, les personnes âgées, celles atteintes de handicaps visuels ou auditifs, les femmes enceintes et les parents avec poussettes font partie des PMR.

Le concept de PMR vise à englober un large spectre de situations qui nécessitent des aménagements spécifiques pour garantir autonomie, sécurité et inclusion dans tous les espaces publics et privés.

Les personnes PMR rencontrent de nombreuses contraintes dans un logement non aménagé. Dans certains cas, leur autonomie et leur sécurité peuvent être compromises.

Accessibilité limitée

Des seuils de portes trop hauts et la présence d’escaliers ou des couloirs trop étroits rendent la circulation difficile, d’autant plus en cas d’usage d’un fauteuil roulant.

En effet, les portes standard comprises entre 63 et 83 cm ne permettent pas toujours le passage des équipements adaptés.

Utilisation des espaces difficiles

Dans une salle de bain classique, une baignoire ou un lavabo à hauteur fixe sont peu pratiques pour une personne qui se déplace en fauteuil roulant.

De même, les W.C., souvent trop bas et dépourvus de barres d’appui, compliquent les transferts.

Ergonomie inadéquate

Les interrupteurs et prises électriques positionnés à une hauteur inadaptée, souvent trop haute, ainsi que les plans de travail de cuisine fixes, posent de sérieux obstacles aux personnes à mobilité réduite pour réaliser leurs activités quotidiennes.

Risque accru d’accidents

L’absence d’aménagements sécurisés, comme les barres de maintien ou les revêtements antidérapants, augmente le risque de chutes.

Ces contraintes soulignent l’importance d’adapter les logements et les espaces communs pour garantir inclusion, dignité et liberté.

La réglementation PMR contribue à garantir l’égalité d’accès, la sécurité et l’autonomie des personnes à mobilité réduite, qu’elles soient en fauteuil roulant, âgées ou en situation de handicap temporaire.

Elle s’appuie sur des textes officiels du code de la construction et de l’habitation (en particulier l’arrêté du 24 décembre 2015 relatif à l’accessibilité aux personnes handicapées des bâtiments d’habitation collectifs et des maisons individuelles lors de leur construction) et répond à un impératif sociétal et légal qui favorise l’égalité des droits pour tous, notamment grâce à la loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances.

En rendant les infrastructures adaptées aux besoins spécifiques des personnes handicapées et à mobilité réduite (comme une rampe d’accès handicapé, un ascenseur ou des sanitaires aménagés), cette réglementation permet à chacun de vivre et de se déplacer de manière autonome et sécurisée.

C’est aussi un levier majeur pour améliorer le cadre de vie et promouvoir une société plus solidaire et inclusive.

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Dans les logements neufs, la réglementation PMR s’applique de manière stricte. Depuis la loi Élan de 2018 et son décret d’application de 2019, au moins 20 % des logements doivent être accessibles dès la livraison, afin d’accueillir immédiatement des personnes à mobilité réduite. Les 80 % restants doivent être évolutifs, c’est-à-dire conçus de façon à pouvoir être facilement adaptés par des travaux simples (abattage de cloisons, élargissement de portes, suppression de ressauts, etc.).

Dans les logements existants, les règles sont plus souples. Aucune obligation générale n’impose la mise en conformité totale, sauf lors de travaux de rénovation lourde ou lorsqu’il s’agit d’un établissement recevant du public. Des dérogations peuvent être accordées en cas de contraintes techniques ou patrimoniales, notamment en copropriété ancienne. En revanche, les bailleurs ont une obligation de fournir un logement décent : ils peuvent donc être amenés à réaliser certaines adaptations si le locataire est en situation de handicap, afin de garantir la sécurité et l’usage normal du bien.

Ainsi, la réglementation distingue nettement le neuf, soumis à une application stricte, et l’existant, où l’adaptation dépend des contextes et des demandes des occupants.

Aménager un logement pour une personne à mobilité réduite contribue à respecter les normes PMR en vigueur, tout en créant un espace de vie adapté à ses besoins spécifiques. Des espaces intérieurs aux parties communes, chaque détail doit être pensé pour faciliter l’accessibilité aux personnes handicapées et améliorer la qualité de leur vie quotidienne.

Respecter la réglementation dans les espaces communs

Dans les immeubles collectifs, les parties communes jouent un rôle clé pour favoriser une circulation fluide et sécurisée :

• des revêtements antidérapants sont à privilégier pour favoriser les déplacements de personne à handicap moteur léger ou temporaire ;
• l’installation de rampes d’accès handicapé est incontournable, en respectant une pente PMR douce ;
• en présence d’escaliers, des mains courantes sont à installer des deux côtés ;
• les couloirs et les portes d’accès doivent offrir une ouverture de passage d’au moins 90 cm pour les portes et 1,20 mètre pour les couloirs ;
• les seuils de porte doivent être supprimés (plats) ou limités à une hauteur de moins de 2 cm pour permettre un passage fluide ;
• les ascenseurs doivent respecter des dimensions minimales de 1,10 m par 1,40 m pour accueillir un fauteuil roulant, tandis que les boutons de commande doivent être placés entre 90 et 130 cm du sol ;
• les interphones et digicodes doivent être positionnés à une hauteur comprise entre 90 et 130 cm pour pouvoir être utilisés facilement par une personne en fauteuil roulant ;
• les boîtes aux lettres pour personnes à mobilité réduite doivent être situées entre 90 et 130 cm du sol pour être accessibles sans difficulté.

Certaines de ses recommandations s’appliquent également à l’intérieur du logement au niveau des zones de circulation.

Pour répondre aux besoins des personnes malvoyantes, un balisage podotactile peut être mis en place. En outre, une signalétique en braille ou en relief peut faciliter l’utilisation des ascenseurs.

De même, pour les personnes malentendantes, des systèmes d’interphone avec affichage visuel ou vidéo peuvent faciliter leur quotidien.

Une salle de bain au cœur des besoins des personnes handicapées

La salle de bain est l’une des pièces nécessitant le plus d’adaptations pour répondre aux besoins des PMR.

La douche à l’italienne représente une solution idéale, car elle offre un accès de plain-pied, sans ressaut, et peut être équipée d’un siège rabattable ainsi que de barres d’appui verticales.

Les toilettes doivent être installées à une hauteur comprise entre 45 et 50 cm et complétés par des barres d’appui latérales pour faciliter les transferts.

De plus, le lavabo est à suspendre à une hauteur comprise entre 70 et 85 cm, avec un dégagement en dessous pour permettre l’accès en fauteuil roulant.

Enfin, le sol doit être antidérapant pour réduire le risque de chute.

Une cuisine ergonomique et pratique

La cuisine doit être pensée pour allier ergonomie et accessibilité. Ainsi, les plans de travail ajustables en hauteur s’adaptent aux différents utilisateurs.

Les rangements sont à placer à une hauteur accessible, généralement comprise entre 90 et 130 cm. Si possible, privilégiez des systèmes coulissants pour une ouverture plus facile.

Enfin, les appareils électroménagers, comme les fours ou les micro-ondes, peuvent présenter une ouverture latérale et être dotés de commandes frontales pour simplifier leur utilisation.

Une chambre confortable et accessible

La chambre d’un logement PMR doit offrir à la fois confort et espace pour circuler librement.

Autour du lit, un espace libre d’au moins 1,50 m est nécessaire pour permettre les manœuvres en fauteuil roulant.

En outre, la hauteur du lit est à ajuster de façon à faciliter les transferts et il peut être équipé d’une potence.

Pour finir, les rangements prendront si possible la forme de placards coulissants et des barres seront installées à une hauteur réduite.

Un salon spacieux et bien aménagé

Au cœur de la vie quotidienne, le salon doit offrir suffisamment d’espace pour qu’une personne handicapée puisse se déplacer en toute liberté. Un espace libre d’au moins 1,50 m de diamètre est recommandé pour permettre les rotations en fauteuil roulant.

En outre, un espace dégagé est également indispensable aux PMR atteintes de troubles neurologiques afin de favoriser l’évitement des obstacles lors de crises ou tremblements.

Le mobilier doit être choisi avec soin, comme des tables et canapés à hauteur adaptée, dotés d’accoudoirs solides pour une utilisation plus aisée.

Quel que soit le type de handicap dont souffre une personne à mobilité réduite, mettre en place des systèmes d’alarme personnelle facilite l’alerte des secours en cas de besoin.

De manière générale pour la totalité du logement, les portes coulissantes sont particulièrement appréciées. En effet, elles permettent de gagner de l’espace tout en facilitant l’accès.

L’éclairage et la domotique au service des PMR

L’accessibilité d’un logement pour handicapés est grandement facilitée avec la domotique.

Par exemple, l’éclairage joue un rôle important dans le quotidien des personnes à mobilité réduite. Les détecteurs de mouvement permettent un éclairage automatique qui évite aux occupants de chercher les interrupteurs.

De même, les commandes vocales ou les volets motorisés renforcent l’autonomie des personnes en situation de handicap.

Aujourd’hui, la domotique intègre aussi des dispositifs de sécurité avancés comme les capteurs de chute, les détecteurs d’inactivité (signalant une absence prolongée de mouvement) ou encore les capteurs de fuite d’eau. Reliés à une application ou à un service d’assistance, ces systèmes contribuent à prévenir les accidents domestiques et à alerter rapidement les proches ou les secours.

En somme, un logement connecté grâce à la domotique offre des solutions innovantes pour une personne seule en perte d’autonomie.

Trois avantages majeurs du logement connecté pour les PMR

• Sécurité : capteurs de chute, détecteurs d’inactivité, de fumée ou de fuite d’eau permettent d’alerter rapidement en cas de danger ;
• Autonomie : commandes vocales, volets motorisés, éclairage automatique facilitent la vie quotidienne sans assistance permanente ;
• Réactivité : applications mobiles et systèmes connectés transmettent instantanément les alertes aux proches ou aux services d’aide, réduisant le délai d’intervention.

Et les extérieurs ?

Les places de stationnement réservées aux PMR doivent mesurer au minimum 3,30 m de large sur 5 m de long. C’est une dimension suffisante pour permettre à une personne en fauteuil roulant de manœuvrer aisément. Elles doivent également être situées à proximité de l’entrée du bâtiment ou de l’ascenseur afin de limiter les déplacements. Une signalisation claire, tant au sol qu’à la verticale, aide à identifier ces espaces réservés et à garantir leur accessibilité en toutes circonstances.

Lors de l’achat d’un équipement PMR, plusieurs critères sont à prendre en compte pour assurer la sécurité des personnes :

• la conformité aux normes avec des équipements PMR qui respectent les réglementations en vigueur, notamment les normes d’accessibilité (NF ou CE) ;
• l’adaptabilité du matériel qui doit toujours être ajustable pour répondre aux besoins spécifiques de la personne et des autres membres du foyer ;
• la qualité et la durabilité en investissant dans des matériaux robustes et résistants pour limiter les réparations et garantir une utilisation prolongée ;
• l’ergonomie avec des équipements PMR faciles à utiliser, comme des commandes accessibles ou des surfaces antidérapantes ;
• le budget n’est pas négligeable. Comparez les prix tout en privilégiant les dispositifs bénéficiant d’aides financières.

Depuis le 1^er janvier 2024, MaPrimeAdapt remplace l’aide « Habiter Facile » de l’Agence nationale de l’habitat.

Le montant de la prime accordée dépend des revenus du ménage. À titre d’exemple, un foyer très modeste peut se voir financer jusqu’à 50 % du montant des travaux hors taxes dans la limite de 10 000 €.

De plus, le prêt à l’amélioration de l’habitat de la CAF peut financer, sous certaines conditions, jusqu’à 80 % du montant des travaux avec un plafond variable selon les régions.

Toutefois, d’autres dispositifs existent qu’il convient de consulter pour vérifier votre éligibilité.

En effet, parfois la perte d’autonomie est prise en charge, mais uniquement pour les personnes d’un certain âge :

• l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) pour les plus de 60 ans en perte d’autonomie (GIR 1, 2, 3 ou 4) ;
• la PCH (prestation de compensation du handicap) du conseil départemental pour les moins de 60 ans qui peinent à se maintenir à leur domicile ;
• les aides des caisses de retraite pour soutenir les travaux d’adaptation d’un logement avec des équipements PMR ;
• certaines aides des autres collectivités qui varient selon les régions.

Pour acheter des équipements PMR, plusieurs options s’offrent à vous. Trouvez celles qui répondent à vos besoins et à votre budget.

Magasins spécialisés

Les enseignes spécialisées dans le matériel médical, comme les pharmacies médicalisées et les magasins spécialisés, proposent un large choix d’équipements :

• rampes amovibles d’accès ;
• barres d’appui ;
• fauteuils roulants ;
• C. PMR ;
• signalétique ;
• élévateur ;
• etc.

Ces magasins offrent souvent un accompagnement personnalisé pour garantir des solutions adaptées. Trouvez le magasin le plus proche de chez vous qui répond à vos problématiques.

Boutiques en ligne

Des plateformes en ligne spécialisées en équipements PMR proposent une gamme variée d’équipements accessibles en quelques clics.

Les boutiques en ligne présentent l’avantage de pouvoir comparer les prix et de consulter les avis des utilisateurs.

Si possible, privilégiez les démonstrations en magasin ou demandez conseil à un professionnel de santé sur les équipements et les marques les plus durables et pratiques.