De quoi est composée une toiture terrasse ?
Une toiture terrasse ou « toiture plate » est une toiture dont la pente est généralement comprise entre 2 % et 5 %. Le principal défi d’un toit plat est d’éviter la stagnation et l’infiltration d’eau dans le bâtiment. Il est donc constitué de plusieurs composants visant à éviter ces désagréments :
- une dalle de toiture qui est l’élément porteur, réalisé en béton armé coulé en place ou avec des dalles préfabriquées ;
- un isolant thermique qui est indispensable pour éviter les déperditions thermiques par la toiture ;
- un revêtement d’étanchéité, réalisé avec des membranes bitumineuses ou synthétiques, de l’asphalte coulé ou un système d’étanchéité liquide ;
- et une protection de l’étanchéité contre les sollicitations (intempéries, déplacement du mobilier extérieur ou de pots de fleurs, circulation des habitants) pouvant être réalisée avec des gravillons, des dalles sur plots, ou d’autres matériaux.
Quels sont les différents types de revêtements d’une toiture terrasse ?
La toiture terrasse peut être accessible ou non. Si vous pouvez y accéder, elle vous offre un espace de détente en plein air. Pour la rendre agréable et faciliter son entretien, vous avez le choix entre plusieurs types de revêtements :
- La chape de béton coulée est la technique la plus utilisée. Le principal obstacle lorsque vous choisissez cette méthode est son poids : avant de procéder aux travaux, il faut s’assurer que les fondations et les murs porteurs peuvent supporter une telle charge.
- Autre alternative possible, la terrasse en bois qui se montre particulièrement esthétique. Facile à poser, légère, elle ne nécessite pas de gros travaux. En revanche, ces matériaux sont fragiles et particulièrement sujets aux sinistres si l’installation n’a pas été effectuée dans les règles de l’art.
- Il est aussi possible d’avoir recours au carrelage et aux dalles en pierre.
Dans le cas où votre toiture terrasse serait inaccessible, la végétaliser vous conférera un isolant thermique très efficace. Vous pouvez aussi y installer des panneaux photovoltaïques.
Quelles sont les techniques d’isolation d’une toiture terrasse ?
En matière d’isolation, le premier point faible de votre habitat est son toit. Selon l’Ademe, il est responsable de 30 % des déperditions de chaleur dans les logements construits avant la première réglementation thermique de 1974.
Ce chiffre s’explique d’abord parce que le toit présente une forte surface de contact entre l’intérieur et l’extérieur et est exposé au vent. Ensuite, parce que la chaleur produite dans l’habitat a tendance à monter et à s’échapper par le haut, soit la toiture.
Comment faire isoler les combles et la toiture de votre maison ?
Guide de rénovationEn principe, le toit terrasse est isolé par l’extérieur, ce qui lui confère une bonne étanchéité et protège le bâtiment. Lorsque l’isolation a été bien faite, le logement peut supporter les intempéries et les variations de température. La structure porteuse de la maison est ainsi protégée. Il existe deux techniques d’isolation d’un toit plat par l’extérieur.
L’isolation conventionnelle (ou toiture chaude)
C’est la technique la plus pratiquée et la plus recommandée. Elle consiste à placer une couche d’isolant entre la membrane d’étanchéité et le pare-vapeur, lui-même posé sur le support.
L’isolation inversée (ou toiture froide)
Elle procède à l’inverse de l’isolation conventionnelle : l’isolant est placé sur la membrane d’étanchéité. C’est une technique qui est pratiquée en rénovation lorsque la couche d’étanchéité est en bon état. Mais elle présente de sérieux inconvénients sur le long-terme, car l’isolant n’est pas protégé de l’humidité et perd peu à peu en efficacité.
Comment assurer l’étanchéité de votre toiture ?
Si la création d’une terrasse sur le toit de votre maison individuelle peut sembler séduisante, elle peut aussi présenter des risques d’infiltration. La question de l’étanchéité est donc cruciale et constitue la priorité absolue sur ce type de chantier.
Comment rendre la toiture étanche ?
Pour assurer l’imperméabilité du logement, un produit d’étanchéité doit être appliqué minutieusement sur toute la surface de la terrasse. Il faut être particulièrement vigilant avec les « acrotères », les petits murets situés en bordure de la toiture terrasse. Une protection spécifique constituée d’un raccord vertical, appelé relevé, doit être apposée sur tous les points sensibles (comme par exemple une souche de cheminée, partie extérieure du conduit de cheminée appelé aussi sortie de toit). La mauvaise exécution des relevés d’étanchéité -ou leur absence- est souvent responsable des infiltrations d’eau des toitures terrasses.
Une fois que l’entreprise a effectué les travaux, elle doit vérifier l’efficacité de l’étanchéité de la terrasse. Afin de ne pas avoir de mauvaise surprise, il est recommandé de faire appel à une entreprise spécialisée avec une main d’œuvre qualifiée.
Surveillez régulièrement l’étanchéité
Des désagréments peuvent toucher votre toiture terrasse et endommager votre logement, quels que soient ses caractéristiques et son revêtement. Avec le temps, les relevés qui assurent l’étanchéité du dispositif peuvent se décoller, se déchirer ou cloquer. Il faut également veiller à ce que le système d’évacuation pluviale ne se bouche pas, pour éviter tout risque d’eau stagnante pouvant avoir des conséquences fâcheuses pour votre logement.
Qu’est-ce qui doit vous alerter ? Des trous dans le revêtement, un mauvais écoulement des eaux pluviales, des raccords envahis par la mousse… sont autant de signes indiquant que la toiture terrasse doit être révisée. Dans tous les cas, un entretien annuel est indispensable.
Quels travaux mener en cas de problème d’étanchéité ?
Les travaux de rénovation consistent le plus souvent en la dépose du complexe d’étanchéité du toit-terrasse et de l’isolant existant, et leur remplacement par des matériaux neufs.
Si la membrane bitumée en place est peu détériorée et conserve une bonne adhérence, le plus simple est de réaliser des rapiècements avec des lés de membrane bitumée soudés au chalumeau. En cas d’usure prononcée, l’arrachage de l’ancien revêtement est inévitable.
La dépose du revêtement d’origine peut être l’occasion de le remplacer par une membrane bituminée protégée contre les ultraviolets (UV). La toiture terrasse doit en effet résister non seulement aux pressions mécaniques et aux variations thermiques, mais aussi aux UV.
La solution la plus utilisée à l’heure actuelle reste l’installation d’une membrane bitumineuse sur une toiture béton. Monocouche ou bicouche, elle est habillée d’un voile en polyester armé qui résiste parfaitement sur la durée.
En dehors du bitume, il existe d’autres techniques d’étanchéité propice aux toitures terrasses. Simple à poser et durable, la monocouche synthétique en PVC, ou TPO, est conçue sur-mesure en atelier. Grâce à elle, tous les éléments de la toiture peuvent être étanchéifiés facilement. Elle ne nécessite ni soudure, ni joint, même si l’espace à couvrir est d’envergure. Si vous choisissez le TPO, sachez que ce matériau ne contient pas de plastique.
Innovant, le système d’étanchéité liquide ou SEL est composé de résines synthétiques (sans joint) qui vont coller au plus près des surfaces même complexes. Cette membrane renforcée résiste même si le support se fissure. Elle est dotée d’une armature solide et reste parfaitement étanche au fil du temps.
Des travaux de rénovation peuvent enfin être l’occasion de redéfinir l’usage que l’on veut faire de cet espace. Vous pouvez, par exemple, choisir de végétaliser votre toiture terrasse.
À quoi devez-vous faire attention pour la végétalisation de votre terrasse ?
Si le bâti et l’orientation de votre logement le permettent, votre toiture-terrasse peut être végétalisée. Elle est alors couverte d’une couche de terre végétale et de végétaux nécessitant très peu d’entretien (ni tonte, ni arrosage par exemple). La végétalisation permet la régulation des eaux de pluie en retenant une partie des précipitations. Elle ne nécessite généralement pas de renforcement des structures porteuses mais le revêtement d’étanchéité doit comporter une protection anti-racine. En France, trois techniques de végétalisation de toitures existent.
La végétalisation intensive
Elle dispose d’une épaisseur de terre supérieure à 20 centimètres. Les végétaux installés feront l’objet d’un soin adapté à leurs exigences (arrosage en période de sécheresse, tonte, taille, récolte). La réserve d’eau constituée augmente le poids de l’ensemble et nécessite une structure renforcée du bâtiment. Il s’agit d’un véritable jardin suspendu qui doit être réalisé par un professionnel.
La végétalisation semi-intensive
Tout en restant modérée en poids, elle permet d’agrémenter une toiture terrasse avec des vivaces d’ornements, du gazon ou des petits buissons.
La végétalisation extensive
C’est un procédé plus facile à mettre en œuvre avec des plantes qui nécessitent peu de terre (de 6 à 20 centimètres d’épaisseur). Ce sont des espèces peu exigeantes en eau et en soins, avec de faibles besoins nutritifs qui n’ont pas besoin d’être entretenues.
Comment entretenir votre toiture terrasse ?
Extrêmement sollicitées par les intempéries et la circulation de personnes, les toitures terrasses nécessitent un entretien régulier. Une simple réparation (recollement d’un relevé, nettoyage d’une crapaudine de descente d’eau (filtre qui retient les végétaux et corps étrangers) vous évitera des travaux coûteux, souvent précédés d’un dégât des eaux.
L’entretien des toitures terrasses est « normé » par des avis techniques : vous devez le faire réaliser que par des professionnels.