Lors de la mise en vente ou mise en location d’un bien immobilier, le DPE permet de fournir une estimation de sa consommation énergétique et de ses émissions en gaz à effet de serre. Les deux classements obtenus à l’issu du contrôle effectué par un diagnostiqueur certifié aident à savoir si un logement est énergivore ou économe en énergie (estimation de son niveau d’isolation) et s’il émet beaucoup de gaz à effet de serre. Ce sont des critères essentiels lorsque vous souhaitez acheter un logement ou un local professionnel ou bien lorsque vous cherchez une location car les consommations énergétiques se ressentent sur les factures à payer chaque mois…
D’ailleurs, le DPE est généralement le premier diagnostic immobilier que des futurs locataires ou acquéreurs analysent et ils ont normalement accès à l’étiquette énergie sur l’annonce immobilière. C’est une information obligatoire pour une maison ou un appartement mis en vente ou en location ! Pourtant, certains biens immobiliers ne disposent pas de DPE complété car ils ne sont pas éligibles à ce diagnostic du fait de leur nature ou de leurs caractéristiques : on dit alors qu’ils sont non soumis au DPE.
Quels sont les biens immobiliers non soumis au DPE ?
Le diagnostic de performance énergétique s’applique aux bâtiments clos et couverts, ce qui exclut d’office les terrains, qui sont toujours dans la catégorie « non soumis au DPE ». En ce qui concerne les bâtiments, les exceptions au caractère obligatoire du DPE sont répertoriées dans l’article R134-1 du Code de la construction et de l’habitation :
- les constructions provisoires prévues pour une durée d’utilisation égale ou inférieure à deux ans : par exemple des maisons témoins ou des pavillons d’exposition pour des programmes immobiliers en vente ou encore des constructions modulaires provisoires ;
- les bâtiments indépendants dont la surface de plancher est inférieure à 50 m² : cela concerne les maisons individuelles ou les dépendances de moins de 50 m² mais pas les appartements de moins de 50 m² situés dans un immeuble de logements ;
- les bâtiments ou parties de bâtiments à usage agricole, artisanal ou industriel, autres que les locaux servant à l’habitation ;
- les bâtiments servant de lieux de culte : églises, mosquées, synagogues, temples, etc. ;
- les monuments historiques classés ou inscrits à l’inventaire ;
- les bâtiments ou parties de bâtiments non chauffés ou chauffés avec une cheminée à foyer ouvert, et ne disposant pas de dispositif de refroidissement ;
- les bâtiments ou parties de bâtiments résidentiels qui sont destinés à être utilisés en cumulé moins de quatre mois par an (location saisonnière, maison de vacances, etc. ).
Comme les mobil homes ne sont pas considérés comme des bâtiments selon le Code de la construction et de l’habitation, ils ne sont pas non plus soumis au DPE. Pour toutes ces situations, nul besoin de contacter des diagnostiqueurs pour réaliser un diagnostic de performance énergétique !
Cas particulier du « DPE neuf »
• Appartement neuf ou maison neuve :
Le DPE est obligatoire pour toute nouvelle construction et identique au DPE des logements anciens, notamment au niveau de la durée de validité.
• Logement en VEFA :
Même si le promoteur immobilier ou constructeur ne doit pas fournir le DPE aux acquéreurs du logement dès la signature du contrat de réservation du bien, d’une promesse de cession de contrat de vente en l’état futur d’achèvement ou de l’acte de vente (ce qui est le cas pour l’achat dans l’ancien), le DPE est tout de même obligatoire pour les biens en VEFA et doit être transmis, au plus tard, à la livraison du logement.
Quelle sanction en cas d’absence de DPE ?
En dehors des cas que nous venons de citer où le DPE est non applicable, le diagnostic DPE est obligatoire pour tous les logements et locaux utilisés dans le cadre d’une activité tertiaire. Ce document doit être fourni au futur locataire ou au futur acquéreur avec les autres diagnostics immobiliers obligatoires au sein du dossier de diagnostic technique. Ce DDT comprend notamment le diagnostic électrique si l’installation électrique a plus de 15 ans, le diagnostic loi Carrez dans le cas d’une copropriété, le diagnostic ERP, etc.
Attention
La dispense de DPE n’est pas forcément définitive : un local non soumis au DPE peut le devenir. C’est pourquoi les propriétaires dispensés de DPE doivent rester informés sur les conditions d’application du DPE. En effet, la responsabilité du propriétaire, qu’il soit vendeur ou bailleur, est engagée en cas d’informations erronées ou en cas d’absence de DPE obligatoire.
Dans le cas où le DPE n’est pas transmis au locataire ou acquéreur alors que le bien est soumis au diagnostic, des sanctions sont prévues.
Les sanctions pour le vendeur
Si le vendeur de la maison ou de l’appartement ne fournit pas le DPE ou s’il ment volontairement à son sujet, par exemple en prétendant que le bien n’y est pas soumis, l’acquéreur peut le poursuivre en justice afin de demander l’annulation de la vente ou des dommages-intérêts. Le vendeur risque alors jusqu’à 300 000 € d’amende et 2 ans de prison.
L’acquéreur a aussi la possibilité de dénoncer le vendeur au service des fraudes de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Les sanctions pour le propriétaire ou le bailleur
Un propriétaire-bailleur risque exactement les mêmes sanctions que le vendeur d’un bien s’il ment à propos du DPE. Seule différence : le locataire peut demander l’annulation du bail ou une diminution du prix du loyer, à la place de l’annulation de la vente ou de dommages et intérêts dans le cas d’un acquéreur.
Les sanctions pour le notaire
Quant au notaire, sa responsabilité peut être engagée s’il a validé la vente du bien en l’absence de DPE (alors que le bien y était soumis) ou en ayant connaissance d’informations mensongères induisant le futur acquéreur en erreur. Les sanctions encourues sont similaires à celles du vendeur : dommages-intérêts en faveur de l’acquéreur, amende de 300 000 €, peine de 2 ans de prison, enquête du service des fraudes de la DGCCRF.
Quelle différence entre un bien non soumis au DPE et un DPE vierge ?
Contrairement au DPE non applicable, qui concerne les biens non soumis au diagnostic de performance énergétique, le DPE vierge concerne les biens soumis à l’obligation du diagnostic. Cependant, la mention DPE vierge implique que le bien en question ne permet pas la réalisation du DPE, par exemple à cause de l’absence de données des consommations réelles et de l’ancienneté de celui-ci (avant 1948). Le contenu du diagnostic vierge est donc non renseigné au niveau des étiquettes climat et énergie.
En fait, la mention « non soumis au DPE » dispense le propriétaire ou le bailleur de faire réaliser un DPE alors que le DPE vierge est le fruit d’une impossibilité technique de réaliser ce diagnostic. Toutefois, les deux situations existent légalement et n’empêchent pas la vente ou la location d’un bien immobilier.