Lors de la mise en vente ou mise en location d’un bien immobilier, le DPE permet de fournir une estimation de sa consommation d’énergie (production d’eau chaude sanitaire, chauffage, climatisation) et de ses émissions de gaz à effet de serre. Les deux classements obtenus à l’issue du contrôle effectué par un diagnostiqueur immobilier, professionnel certifié, aident à savoir si un logement est énergivore ou économe en énergie consommée (estimation de son niveau d’isolation) et s’il émet beaucoup de gaz à effet de serre. Ce sont des critères essentiels lorsque vous souhaitez acheter un logement ou un local professionnel, oulorsque vous cherchez une location car les consommations énergétiques se ressentent sur les factures à payer chaque mois…
D’ailleurs, le DPE est généralement le premier diagnostic immobilier que les futurs locataires ou acquéreurs analysent. L’étiquette énergie d’un bien doit d’ailleurs être présente sur les annonces immobilières. Alors qu’il n’avait autrefois qu’une valeur informative, il a désormais un caractère opposable pour une maison ou un appartement mis en vente ou en location ! Le DPE entraîne la responsabilité contractuelle de l’agent immobilier, du bailleur ou du vendeur. Pourtant, certains biens immobiliers ne disposent pas de DPE complété car ils ne sont pas éligibles à ce diagnostic énergétique du fait de leur nature ou de leurs caractéristiques : on dit alors qu’ils sont non soumis au DPE.
Depuis le 1er avril 2023, les logements classés F ou G doivent obligatoirement faire l’objet d’un audit énergétique réglementaire avant d’être proposés à la vente.
Quels sont les biens immobiliers non soumis au DPE ?
Le diagnostic de performance énergétique s’applique aux bâtiments clos et couverts, ce qui exclut d’office les terrains, qui sont toujours dans la catégorie « non soumis au DPE ». En ce qui concerne les bâtiments, les exceptions au caractère obligatoire du DPE sont répertoriées dans l’article R126-15 du Code de la construction et de l’habitation :
- les constructions provisoires prévues pour une durée d’utilisation égale ou inférieure à deux ans : par exemple des maisons témoins ou des pavillons d’exposition pour des programmes immobiliers en vente ou encore des constructions modulaires provisoires ;
- les bâtiments indépendants dont la surface de plancher est inférieure à 50 m² : cela concerne les maisons individuelles ou les dépendances de moins de 50 m², mais pas les appartements de moins de 50 m² situés dans un immeuble de logements ;
- le bâti ou les parties de bâtiments à usage agricole, artisanal ou industriel, autres que les locaux servant à l’habitation ;
- les bâtiments construits pour le culte : églises, mosquées, synagogues, temples, etc. ;
- les monuments historiques classés ou inscrits à l’inventaire ;
- les bâtiments ou parties de bâtiments non chauffés ou chauffés avec une cheminée à foyer ouvert, et ne disposant pas de dispositif de refroidissement ;
- les bâtiments ou parties de bâtiments résidentiels qui sont destinés à être utilisés en cumulé moins de quatre mois par an (contrat de location saisonnière, maison de vacances, etc. ).
- les mobil-homes, qui ne sont pas considérés comme des bâtiments selon le Code de la construction et de l’habitation.
Pour toutes ces situations, nul besoin de contacter des diagnostiqueurs certifiés pour réaliser un diagnostic de performance énergétique !
Jean-Frédéric Bailly, Directeur Etudes et Recherches du Groupe QUALITEL, a répondu à toutes les questions concernant le DPE dans un podcast pour CertiNergy & Solutions :
Le cas particulier du DPE dans le neuf
La règle diffère pour les constructions neuves. Dans le cas d’un appartement neuf ou une maison neuve, le DPE est obligatoire pour toute nouvelle construction et identique au DPE des logements anciens, notamment au niveau de la durée de validité.
Dans le cas d’un logement en VEFA,même si le promoteur immobilier ou constructeur ne doit pas fournir le DPE aux acquéreurs du logement dès la signature du contrat de réservation du bien, d’une promesse de cession de contrat de vente en l’état futur d’achèvement ou de l’acte de vente (ce qui est le cas pour l’achat dans l’ancien), il est tout de même obligatoire pour ce type de biens et doit être établi, au plus tard, à la livraison du logement.
Quelle sanction en cas d’absence de DPE ?
En-dehors des cas que nous venons de citer où le DPE est non applicable, le diagnostic DPE est obligatoire pour tous les logements et locaux utilisés dans le cadre d’une activité tertiaire. Ce document doit être fourni au futur locataire ou au futur acquéreur avec les autres diagnostics obligatoires au sein du dossier de diagnostic technique. Ce DDT comprend notamment le diagnostic électrique si l’installation électrique a plus de 15 ans, le diagnostic loi Carrez dans le cas d’une copropriété, le diagnostic ERP, etc.
Attention
La dispense de DPE n’est pas forcément définitive : un local non soumis au DPE peut le devenir. C’est pourquoi les propriétaires dispensés de DPE doivent rester informés sur les conditions d’application du DPE. En effet, la responsabilité du propriétaire, qu’il soit vendeur ou bailleur, est engagée en cas d’informations erronées ou en cas d’absence de DPE obligatoire.
Dans le cas où le DPE n’est pas transmis aux locataires ou aux propriétaires occupants alors que le bien est soumis au diagnostic, des sanctions sont prévues.
Les sanctions pour le vendeur
Si le vendeur de la maison ou de l’appartement ne fournit pas le DPE ou s’il ment volontairement à son sujet, par exemple en prétendant que le bien n’y est pas soumis, l’acquéreur peut le poursuivre en justice afin de demander l’annulation de la promesse de vente, de l’acte authentique ou des dommages-intérêts. Le vendeur risque alors jusqu’à 300 000 € d’amende et 2 ans de prison.
L’acquéreur a aussi la possibilité de dénoncer le vendeur au service des fraudes de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Les sanctions pour le propriétaire ou le bailleur
Un propriétaire-bailleur risque exactement les mêmes sanctions que le vendeur d’un bien s’il ment à propos du DPE. Seule différence : le locataire peut demander l’annulation du bail ou une diminution du prix du loyer, à la place de l’annulation de la vente ou de dommages et intérêts dans le cas d’un acquéreur.
Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le DPE dans le cadre d’une location.
Les sanctions pour le notaire
Quant au notaire, sa responsabilité peut être engagée s’il a validé la vente du bien en l’absence de DPE (alors que le bien y était soumis) ou en ayant connaissance d’informations mensongères induisant le futur acquéreur en erreur. Les sanctions encourues sont similaires à celles du vendeur : dommages et intérêts en faveur de l’acquéreur, amende de 300 000 €, peine de 2 ans de prison et enquête du service des fraudes de la DGCCRF.
Quelle différence entre un bien non soumis au DPE et un DPE vierge ?
Contrairement au DPE non applicable, qui concerne les biens non soumis au diagnostic de performance énergétique, le DPE vierge concerne les biens soumis à l’obligation du diagnostic. Cependant, la mention DPE vierge implique que le bien en question ne permet pas la réalisation du DPE, par exemple à cause de l’absence de données des consommations réelles et de l’ancienneté de celui-ci (avant 1948). Le contenu du diagnostic vierge est donc non renseigné au niveau des étiquettes climat et énergie.
En fait, la mention « non soumis au DPE » dispense le propriétaire ou le bailleur de la réalisation d’un diagnostic alors que le DPE vierge est le fruit d’une impossibilité technique de réaliser ce diagnostic. Toutefois, les deux situations existent légalement et n’empêchent pas la vente ou la location d’un logement.
FAQ DPE non soumis : nos réponses à vos questions
Quels sont les biens immobiliers qui ne nécessitent pas un DPE ?
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) ne s’applique pas aux terrains, constructions provisoires, bâtiments indépendants de moins de 50 m², locaux à usage agricole, artisanal ou industriel, édifices religieux, monuments historiques, bâtiments non chauffés ou utilisés moins de quatre mois par an.
Quelles sont les sanctions en cas de non-présentation du DPE pour un bien immobilier éligible ?
Le vendeur ou le propriétaire-bailleur risque jusqu’à 300 000 € d’amende et 2 ans de prison. L’acquéreur ou le locataire peut demander l’annulation de la vente ou du bail, des dommages et intérêts, une diminution du loyer, ou dénoncer le vendeur aux services des fraudes.